Chers adhérents et adhérentes de la Ligue des auteurs professionnels,
En deux ans, le rassemblement inédit que nous avons construit ensemble a considérablement grandi et évolué. Nous tenions sincèrement à vous remercier de votre précieuse confiance !
Depuis sa création, la Ligue des auteurs professionnels n’a cessé d’agir et d’apporter son expertise sur tous les sujets brûlants qui concernent l’avenir de nos métiers : conditions de travail, contrats d’édition, régime fiscal, transition Agessa/Urssaf Limousin, régime social, gestion de la Crise Covid…
Maillons les plus fragiles de la chaîne du livre, les auteurs et autrices voient leurs conditions de travail se dégrader depuis des décennies. Pire encore, dans le contexte de crise sanitaire sans précédent que nous traversons depuis un an, nombreux sont ceux et celles qui doivent renoncer aux métiers de la création.
Au fil de nos actions et de nos recherches, la source de nos problèmes est apparue de façon limpide. Écrire, dessiner, traduire, n’est pas en France reconnu comme un métier. Si aujourd’hui les artistes-auteurs ont les mêmes devoirs que les autres professionnels (cotisations sociales, impôts, etc.), ils sont en revanche privés de droits fondamentaux, des minimums de rémunération, des prestations sociales effectives, une représentativité légitime, un véritable dialogue social, etc.
La représentation romantique de l’activité de création est un carcan dans lequel les auteurs et autrices sont pris au piège. Nous avons beaucoup de difficultés à faire reconnaître que créer est aussi un travail alimentant des industries et des économies puissantes. Malgré la publication du rapport Racine et l’élan sans précédent autour de ses propositions innovantes, les revendications professionnelles ne parviennent toujours pas à emporter la conviction de celles et ceux qui légifèrent.
L’idée que nous voulons défendre aujourd’hui est la suivante : si nous cotisons comme des professionnels, alors nos différents interlocuteurs (éditeurs, producteurs, diffuseurs, instances publiques, organismes de gestion collective, organismes sociaux…) doivent nous considérer comme des professionnels ! Et cette reconnaissance doit nous servir à renforcer tant la protection de nos intérêts individuels que celle de nos intérêts collectifs.
Il apparaît indispensable que la Ligue continue de s’investir pleinement dans la défense des droits et intérêts moraux et matériels des adhérents et adhérentes qu’elle représente et qu’elle assume clairement ses objectifs. De par sa structure hybride oscillant entre fédération et organisation professionnelle, la Ligue a exploré de nombreuses modalités d’actions et de réflexions depuis deux ans. Mais il nous semble qu’il est temps d’aller au bout du processus et d’oser le mot syndicat !
Un syndicat a pour objet exclusif la défense des intérêts d’une profession. Et c’est bien ce que nous formons, une profession. Dans l’univers du livre, le mot syndicat est souvent prononcé du bout des lèvres. Encore l’un des effets de la vision romantique de l’activité de création, qui voudrait gommer toutes les allusions liées au travail. Pourtant, en face, les maisons d’édition sont bien organisées en syndicats.
Chers adhérents et adhérentes, nous vous proposons donc de valider avec nous cette transformation, qui se concrétise par une modification des statuts de la Ligue.
La première conséquence de cette métamorphose est que les organisations fondatrices de la Ligue, tout en restant des partenaires, ne seront plus décisionnaires en interne du chemin que prendra le syndicat. Sa trajectoire vous appartient plus encore à toutes et tous, qui avez fait de la Ligue un acteur majeur et incontournable du paysage.
En tant que syndicat, le rôle de la Ligue consistera en la représentation des artistes-auteurs et autrices du livre et la défense de leurs conditions de travail. Acteur majeur de la négociation collective, la Ligue participera à côté d’autres organisations professionnelles à l’élaboration de cadres juridiques et sociaux plus protecteurs pour celles et ceux qui se dédient à la création à titre de profession.
Une telle transformation ne peut aboutir sans votre aval. C’est pourquoi nous vous soumettons aujourd’hui un projet de statuts permettant cette évolution en syndicat.
Se pose également de fait la question du montant de la cotisation, qui est aujourd’hui symbolique.
Vous le savez, notre travail repose sur une équipe composée principalement de bénévoles. Nos moyens augmentent puisque nous sommes de plus en plus nombreux à nous réunir autour de cette identité collective. Du reste, la Ligue a acquis une telle expertise qu’elle est invitée aujourd’hui à participer à tous les niveaux de négociation possibles.
Or, si elle est parvenue à recruter une directrice à mi-temps, la Ligue doit pouvoir à l’avenir procéder à d’autres recrutements afin de poursuivre ce travail d’expertise et d’accompagnement.
Nous vous proposons donc d’organiser un référendum du 12 au 19 mars 2021 afin de vous soumettre les deux questions suivantes :
- Suis-je pour ou contre une évolution de la Ligue des auteurs professionnels en syndicat ?
- Quel serait pour moi le montant raisonnable d’une cotisation annuelle au vu de l’évolution des missions et actions de la Ligue : 10, 15, 20 euros ?
En tant que membre de la Ligue, vous recevrez prochainement par mail toutes les informations pratiques concernant la participation au vote.
En attendant, nous vous prions de bien vouloir trouver ci-joints le bilan de la Ligue depuis sa création et que le projet de statuts.
Merci de votre confiance !
L’équipe de la Ligue