Organisée le 2 avril dernier, son assemblée générale a permis de revenir sur une année particulière, marquée à la fois par une crise sanitaire et économique sans précédent, une transition Agessa/MDA vers l’Urssaf Limousin qui a été source de nombreuses complications et la publication d’un rapport fort prometteur – L’auteur et l’acte de création de Bruno Racine – enterré récemment par le gouvernement actuellement en place.
Face à ces multiples crises, la Ligue s’est investie sans relâche dans la défense des droits et intérêts moraux et matériels des adhérents et adhérentes qu’elle représente. De par sa structure hybride oscillant entre fédération et organisation professionnelle, la Ligue a exploré de nombreuses modalités d’actions et de réflexions depuis deux ans.
Elle est devenue aujourd’hui un syndicat avec pour objet exclusif la défense des intérêts d’une profession, car c’est bien ce que nous formons, une profession.
Comme le prévoient les nouveaux statuts de la Ligue, son Conseil syndical a procédé à la désignation du Bureau. Il a le plaisir d’annoncer l’élection de Frédéric Maupomé au poste de Secrétaire général et de Thomas Fouchault au poste de Trésorier.
Un nouveau secrétaire général
Frédéric Maupomé est né en 1974 à Bordeaux. Il a poursuivi des études de mathématiques et a été un temps professeur, avant de se lancer professionnellement dans l’écriture en 2004, aux côtés de l’illustrateur Stéphane Sénégas, avec qui il se lance dans la bande dessinée en 2011. En 2015, il publie avec Dawid la série “Supers”, pour laquelle ils recevront le prestigieux prix jeunesse ACBD. En 2017, il lance sa nouvelle série “Sixtine” avec Aude Soleihac. En parallèle, il écrit pour le spectacle vivant et l’animation. Ses ouvrages sont traduits dans une dizaine de pays. Il vit actuellement à Toulouse avec sa femme, ses deux enfants et son piano.
Je suis membre de la Ligue depuis sa création, et engagé depuis des années pour la défense et l’information des auteurs. J’ai commencé à m’intéresser aux méandres de notre régime de manière très égoïste, en cherchant à voir si je déclarais comme il fallait mes revenus, s’il n’y avait pas quelque chose que j’avais raté…
Et non seulement, je me suis rendu compte que je ne déclarais pas correctement, mais encore que les conseils qu’on m’avait donnés pendant des années étaient, plus qu’invalides, carrément dangereux. A force de fouiller j’ai réalisé que le souci était profond, que ce n’était pas seulement une question de déclaration dans telle ou telle case, mais qu’il y avait bien un problème systémique dans le rapport qu’ont les institutions avec les auteurs : qui parle pour nous, qui négocie pour notre compte, qui est considéré par le ministère, par le SNE comme représentatif des auteurs.
En participant aux réunions de concertation avec le ministère de la Culture, j’ai pu entrevoir un peu mieux le fonctionnement du système et me rendre compte de première main à quel point le défaut de représentativité dont nous souffrons, ajouté au mépris dans lequel nous tient une bonne partie de nos interlocuteurs (après tout, qui sommes-nous pour savoir ce qui serait le mieux pour nous ?) est un problème crucial. C’est pour cette raison que je souhaite mettre mon mandat au service de l’organisation d’élections professionnelles, de la définition d’un véritable dialogue social dans notre profession, et de la reconnaissance d’un simple fait : nous sommes des travailleurs, et devrions avoir des droits et un accès à une protection sociale fonctionnelle.
Un nouveau trésorier
Né en 1991, Thomas Fouchault est auteur de littératures de l’imaginaire. Franco-finlandais, diplômé de Sciences Po Paris et de l’université Waseda de Tokyo, il évolue dans un environnement multiculturel qui souligne l’importance de la coopération entre institutions, citoyens et corps professionnels pour s’adapter aux évolutions de la société. Il est aujourd’hui installé à Lyon et alloue la moitié de son temps de travail à la création artistique.
Frappé par le déséquilibre des rapports de force et du partage de la valeur dans l’industrie du livre, j’ai rejoint la Ligue des Auteurs Professionnels en 2019 pour défendre les conditions d’exercice des artistes-auteurs. Désormais membre du Bureau, je compte m’investir pour faire évoluer les représentations et le cadre réglementaire, afin que les artistes-auteurs et autrices puissent vivre dignement de leur travail avec un véritable statut professionnel.