Chers membres,
Nous sommes heureux de vous présenter les 6 candidats pour les prochaines élections au conseil syndical de la Ligue des auteurs professionnels.
Le vendredi 17 mai, les candidatures seront en ligne sur votre espace adhérent, vous permettant alors de voter entre le 17 mai et le 2 juin 2024 et de choisir vos représentants !
Si vous n’êtes pas à jour de votre cotisation, vous pourrez bien sûr la régler en ligne juste avant de voter.
Membres de la Ligue, nous vous attendons nombreux !
Présentation d’Anaïs : Quand j’ai signé mon premier contrat d’édition en 2020, entre deux confinements, une de mes premières résolutions a été d’adhérer à la Ligue. Je suivais déjà l’association depuis sa création et j’avais voté pour son évolution en syndicat, convaincue de l’importance de sa mission. En cherchant à me professionnaliser dans le monde de l’écriture, j’ai rapidement compris à quel point le rêve que je nourris depuis mes onze ans, devenir autrice à plein temps, est inaccessible (ou presque) au vu des conditions actuelles de rémunération des auteurs et autrices. Ce constat déprimant, partagé par de nombreux acteurs et actrices de la chaîne du livre, reste cependant si méconnu en dehors de notre petite bulle qu’il me semble capital de faire la lumière sur les conditions de vie des créateurs de cette culture dont la France se targue tout particulièrement.
Pourtant, depuis toutes ces années, je ne me sentais pas vraiment légitime en tant que bébé autrice pour sortir de l’ombre et devenir plus qu’une simple adhérente. Mais si je présente aujourd’hui ma candidature, c’est d’abord parce que je sais à quel point les bénévoles ont besoin d’aide (ma véritable identité de jour travaille dans une ONG en tant que communicante depuis un temps certain) et qu’il est temps que je fasse taire cette petite voix victime du syndrome de l’imposteur.
Merci d’avoir pris le temps de lire ma candidature, j’espère sincèrement que nous aurons l’occasion d’agir ensemble pour nos idéaux et nos conditions de vie.
Présentation d’Elodie : Cher·e·s auteur·ice·s,
Publié depuis 2008 en fiction chez des micros et petits éditeurs, je suis entrée dans le monde de l’édition par la volonté d’un éditeur. C’est donc l’enthousiasme au cœur et la naïveté en tête que j’ai signé mon premier contrat. Après avoir été payée pour mes droits, j’ai été confrontée à une agression sexuelle par cet éditeur. Par la suite, mes textes ont été édités chez d’autres, avec des contrats si longs parfois qu’il fallait plus de deux heures pour les lire et deux jours de formation pour les comprendre. Je me suis donc formée pour défendre mes droits. Depuis, je scrute chaque contrat, j’essaye de négocier mais comme je suis inconnue, tandis que celleux qui devraient être des partenaires rejettent toute discussion, je suis contrainte de refuser ce pillage souvent illégal.
Adhérente à la Ligue depuis 2018, dans ma quête pour rejoindre des consœurs et confrères soucieux de défendre leur travail en toute connaissance, j’ai décidé de me présenter cette année au conseil syndical de la Ligue. Si je m’engage aujourd’hui c’est parce que je veux participer plus activement au rassemblement des auteurs pour défendre leurs droits, à l’élaboration d’une législation urgente à propos de l’IA, à la reconnaissance de notre travail à part entière et non pas d’une spoliation de nos heures penchées sur un clavier, une planche à dessin, sous prétexte que nous ferions ce métier par passion. Ce n’est pas le nombre de ventes qui fait l’auteur·ice mais le fait qu’il·elle soit sur sa table de travail à créer, qu’il·elle doive s’absenter pour ses recherches, qu’il·elle se forme (souvent sur ses deniers) pour augmenter ses compétences, qu’il·elle cotise comme chaque travailleur·se alors qu’il·elle est très mal protégé·e. Nous avons récemment sorti nos parapluies, il est temps que le soleil brille au-dessus de nos têtes, que nous puissions créer en toute sérénité, sans peur de se faire avaler tout cru par une industrie qui, à l’instar de l’agro-alimentaire, n’en a cure de sa variable d’ajustement, par des politiques hors-sols et par des instances sociales qui ne comprennent pas notre métier.
Si vous me faites confiance, en tant que professionnelle de la communication, j’aurais à cœur de participer à l’élaboration d’évènements pour fédérer d’autres auteurs, de m’impliquer pour garantir nos droits et notre avenir dans un système qui nous étouffe. Je m’engage à vous représenter avec intégrité, à être votre voix au sein du syndicat et à travailler pour faire avancer nos causes communes. Convaincue qu’ensemble nous pouvons être reconnu·e·s et protégé·e·s comme tout travailleur·se en France, je vous invite donc à voter pour moi lors de cette élection. Ensemble, nous pouvons faire la différence et construire un avenir où nos intérêts sont pleinement pris en compte.
Merci pour votre lecture, votre confiance et votre soutien
Présentation de Manu : Je me suis engagé à la Ligue il y a quatre ans. Au départ, je trouvais que c’était des jeunes énervé.es qui auraient bien besoin de ma grosse voix de boomer chauve et de mes conseils avisés en matière fiscale et comptable.
Quatre ans plus tard, j’ai beaucoup appris – sur la solidarité, le dialogue, l’engagement,
le travail bénévole pour les AA et leur statut. En plus, je suis content, ils/elles ne me traitent pas (trop souvent) de vieux con.
On a lancé ensemble des actions sociales, juridiques, communicationnelles, politiques ; on n’est pas forcément toujours d’accord, mais on a appris à respecter les paroles des un.es et des autres, à écouter et à réfléchir en tentant humblement de mettre en balance tous les avis, y compris le sien propre. Bref, on a fait du travail syndical.
Je vieillis à vue d’œil et mon enthousiasme pour la grammaire expérimentale du BOFIP 4798 (entre autres) tend à s’estomper à force de relectures ; si je me présente pour un troisième mandat, c’est pour qu’il soit un dernier mandat, et qu’il me laisse le temps de repasser les clés du camion à cell.ui qui me succèdera. Mais si tu veux me remplacer (ou nous rejoindre) dès à présent, fonce ! La Ligue a besoin de toi et de nous tous.tes.
Présentation de Dominique : Je souhaite continuer mon action au sein du Conseil de la Ligue des Auteurs Professionnels.
Pendant le mandat qui se termine j’ai surtout œuvré sur le sujet de la protection sociale des Artistes Auteurs. Je suis devenu le représentant de la Ligue à la Sécurité Sociale des Artistes Auteurs (2S2A) lors de sa création. Dans cet organisme j’ai obtenu le soutien de tous les administrateurs, quelques soient leurs tendances, pour la création d’un observatoire de la santé et du moral des Artistes Auteurs. Cette belle avancée nous permettra de mieux comprendre ce que vivent vraiment les AA et d’alerter en cas de besoin les pouvoirs publics afin qu’ils prennent leurs responsabilités.
J’ai aussi participé activement à un événement européen porteur de belles promesses : la première Nuit des Artistes-Auteurs Européens du 25 mars 2024 https://nuit.artistes-auteurs.fr/
Le prochain Conseil de la Ligue aura à faire fasse aux défis de l’Intelligence Artificielle, à l’impératif d’obtenir un statut protecteur pour les Artistes-Auteurs et au besoin de lancer des ponts avec nos collègues européens : je souhaite vivement votre soutien pour continuer à agir pour celles et ceux qui avec leur art créent ce qui nous rend tous plus heureux !
Présentation de Marine : Auteur·ice est un vrai métier.
Écrire est un travail — passionnant, certes — mais aussi long et éprouvant. Un livre ne naît pas en quelques jours, ni même en quelques semaines. Le temps de travail sur un ouvrage s’étend sur plusieurs mois, voire plusieurs années. Surtout, il ne s’arrête pas à l’acte d’écrire ; il implique la préparation, les recherches et l’éventuelle planification, les multiples corrections, puis la promotion.
Bref, écrire est un travail, et à ce titre, il mérite rémunération et considération.
C’est là que le bât blesse.
Parce que, dans l’imaginaire collectif, les auteur·ice·s sont des mélancoliques shootés à l’absinthe ou à l’opium, qui rédigent leurs spleens sous leur mansarde parisienne. Ils vivent d’amour, d’eau fraîche, de reconnaissance du public et de véhémence de la critique.
Tout ce que n’est pas, en somme, le métier d’auteur·ice.
Je suis autrice. Je me suis toujours revendiquée comme telle, même si, au début, j’écrivais des histoires illustrées sur des feuilles blanches A4 et que j’avais seulement neuf ans. Aujourd’hui, je ne rédige plus de courtes nouvelles à la main, mais des romans — des beaux pavés de SFFF.
En parallèle, je suis juriste et j’ai, l’espace de quelques années, transité par le métier d’avocate.
En 2020, quand j’ai décidé de me professionnaliser, je me suis inscrite sur les réseaux sociaux pour rencontrer d’autres auteur·ice·s et sortir de ma solitude. J’ai alors découvert un monde d’injustices : contrats abusifs, statut peu protecteur, relations toxiques entres auteur·ice·s et éditeur·ice·s, etc. Ma révolte a grandi au fil de mes lectures et de mes discussions avec mes collègues artistes. De là est né un projet : La Plume du Droit.
Ce projet, je l’ai lancé trois ans plus tard, en avril 2023. L’objectif ? Permettre aux auteur·ice·s de comprendre leurs droits et de se frayer un chemin dans la jungle de l’administratif. J’utilise ainsi ma casquette de juriste pour vulgariser des concepts techniques et les rendre accessibles.
J’ai à cœur d’aider les auteur·ice·s à prendre le pouvoir sur leur carrière et à se considérer comme des professionnel·le·s de l’écriture. Je crois sincèrement que le statu quo peut bouger, si les écrivain·e·s haussent ensemble la voix. Sans pour autant renverser le rapport de force, je pense qu’il est tout à fait possible de le rééquilibrer.
Et ce rééquilibrage passe par un élément selon moi essentiel : la connaissance.
Car la connaissance, c’est le pouvoir.
Présentation de Saki : Bonjour à toute.s !
Je suis SaKimieNolDeph, alias Saki, scénariste et dessinatrice de webtoon. Le webtoon était et est toujours un format qui dispose de très peu d’accompagnement pour les auteur.rice.s. A mes débuts, il n’y avait quasiment pas de ressources francophones, ce qui avait inspiré une équipe et moi-même à fonder une association (Webtoon Café, alias Wafé) pour accompagner au mieux ceux.elles qui le désiraient dans la création d’un webtoon. Cependant, avec toutes les rencontres et discussions que j’ai pu avoir avec les acteur.rice.s du milieu, j’ai toujours souhaité aller plus loin pour améliorer les conditions de travail des professionnel.le.s. C’est pour cela que je souhaite intégrer la ligue des auteurs, pour atteindre les objectifs suivants :
Actuellement, l’équipe composée de Kotopopi, ANtiga ainsi que Dazarhis et moi-même travaillons sur l’établissement statistique du milieu webtoon à l’échelle mondiale, ce qui permettra de pouvoir mieux négocier nos contrats. De plus, le milieu du webtoon étant essentiellement composé de jeunes créateur.rice.s, il serait intéressant de pouvoir vulgariser et adapter le contenu proposé par la ligue à cette audience. Enfin, les contrats étant tous très différents dans le milieu, il serait idéale de travailler ensemble pour pouvoir proposer un contrat type ou de monter un dossier adapté au webtoon, toujours dans une logique d’accompagnement et d’aide.
Grâce au soutien de la ligue, de Pamela, d’auteur.rice.s de webtoon et par le biais des associations et collectif du milieu, je suis certaine que l’on peut atteindre ces objectifs d’améliorer les conditions de travail pour toute.s. Évidemment, je serai ravie de contribuer plus largement à la ligue afin que nous fixions ensemble des objectifs plus globaux.
Je souhaite plus que tout m’engager dans l’expansion du webtoon français pour que toute.s aient la meilleure expérience possible !