Suite au communiqué du groupe Bragelonne du 6 juillet 2021, la Ligue souhaite réaffirmer sa volonté d’agir sans relâche contre les violences sexistes et sexuelles dénoncées dans le milieu de l’édition. La Ligue continuera à s’investir pour briser l’omerta insupportable qui prive trop souvent les victimes de la capacité d’agir et de parler.
La responsabilité est à présent collective : nous devons agir pour favoriser l’écoute des personnes ayant subi des agissements de nature à qualifier des violences sexistes et sexuelles. Nous devons nous investir pour les orienter, les assister juridiquement, les protéger lorsqu’elles sont en situation de danger.
La Ligue rencontre actuellement ses premiers partenaires sociaux pour mener une action commune. Elle travaille avec la Charte des auteurs illustrateurs Jeunesse à la mise en place d’un plan d’action comprenant 5 axes :
1. Mettre en place une cellule d’écoute et d’orientation juridique gratuite pour toutes les victimes de l’édition au sens large.
Nous travaillons en ce moment à la mise en œuvre d’une plateforme téléphonique, pour apporter un soutien psychologique assuré par une équipe de psychologues cliniciens expérimentés dans l’écoute et la prise en charge thérapeutique des victimes. Cette plateforme servira aussi à l’assistance juridique réalisée par des avocats. Elle sera accessible gratuitement à toutes les personnes désireuses de témoigner, de parler.
2. Proposer la rédaction de chartes de bonne conduite applicables en salons et festivals du livre.
Nous allons à la rencontre de l’ensemble des organisateurs de salons, de festivals du Livre pour proposer l’écriture de charte et la désignation d’une personne référente qui pourrait être sollicitée à tout moment lors des manifestations, par des témoins ou des victimes de violences sexistes et sexuelles.
3. Développer la formation de l’ensemble des acteurs de la chaîne du livre.
Nous devons veiller à ce que chacun soit sensibilisé et informé sur les qualifications juridiques en cause et les voies de recours judiciaire possibles. Les constats tirés de la pratique montrent que certaines idées reçues ont la peau dure. Il est urgent de faire le point sur les croyances et les connaissances de l’ensemble des acteurs.
4. Mettre en place un observatoire des violences sexistes et sexuelles
Nous demandons depuis des mois un observatoire afin de mettre en œuvre un suivi statistique et qualitatif affiné et fiable des divers métiers des artistes-auteurs. Cet observatoire devra aussi recueillir les données relatives aux violences sexistes et sexuelles. Nul ne peut gérer correctement une population qu’il méconnaît, tant dans sa globalité que dans ses particularités professionnelles. Sécuriser socialement une population implique d’abord de se donner les moyens de l’observer.
5. Organiser annuellement une rencontre entre les partenaires sociaux sur les questions d’égalité et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Au-delà des violences sexistes et sexuelles que nous devons à tout prix neutraliser, ce sont les égalités professionnelles entre les femmes et les hommes et la qualité de vie des individus dans leurs sphères professionnelles qui doivent être au cœur de nos discussions, de nos rencontres et de nos réflexions collectives.
Nous lançons un appel à toutes les organisations d’auteurs et d’autrices désireuses de s’investir dans cette lutte à porter à nos côtés ce plan d’actions. Ce sujet doit nous pousser à faire front commun pour lutter sans relâche contre ces agissements intolérables.