Archives de catégorie : Communiqués

Statut européen de l’artiste-auteur : Faisons le point !

(c) Denis Bajram
(c) Denis Bajram

L’année 2024 a débuté sur les chapeaux de roues avec le succès retentissant de la campagne militante sur le statut européen d’artiste-auteur et autrice. Grâce à votre mobilisation générale, ce sont plus de 300 dessins et photos d’artistes-auteurs et autrices qui ont été publiés et relayés sur les réseaux.

Nos hashtag #PayeTonStatut et #EuropeanArtistStatus ont été massivement suivis. La pétition lancée le 15 janvier dernier a recueilli, en moins d’une semaine, plus de 12 000 signatures.
Nous souhaitons vous dire merci et surtout vous appeler à rester mobilisé·es car ce n’est pas terminé !

 

Angoulême : Théâtre de la 3ème action de mobilisation

Dès l’ouverture du Festival International de la Bande-Dessinée d’Angoulême, la Ligue et la Charte vous ont donné rdv pour la troisième action de mobilisation. Vous avez été nombreux et nombreuses à, non seulement présenter vos chevalets, mais également à participer à l’ensemble des tables rondes professionnelles.

Angoulême a été aussi l’occasion du premier discours de Madame la Ministre de la Culture, Rachida Dati, à destination du monde du livre. Madame la Ministre a plusieurs fois pointé les préoccupations urgentes concernant la précarité et l’absence de statut des artistes-auteurs et autrices : « Vous ne pouvez pas demander à quelqu’un de faire de la création si vous êtes précaire » et « Sur le statut d’auteurs, il faut qu’on ait une discussion qui soit plus mature, au sens plus avancé, ce qu’on n’a pas aujourd’hui. » Des mots que nous approuvons vigoureusement.

Cette reconnaissance ministérielle témoigne de la force de notre mouvement. Le message est passé, et nous devons maintenant convaincre de l’urgence à agir pour renforcer la protection des artistes-auteurs et autrices, dans ce contexte de réforme au niveau de l’Union européenne.

Lien vers l’article de Charente Libre

La presse s’empare du mouvement

La presse a également largement abordé notre action collective en mettant en lumière les défis auxquels notre secteur de la création est confronté. Nombreux sont les médias qui se sont emparés du sujet.

Antoine Oury, « Statut européen des artistes-auteurs : “C’est un nouvel espoir” », Actualitté, 18 janvier 2024.

Laurence Le Seaux, « “Opération Parapluie” : les artistes-auteurs se tournent vers l’UE pour obtenir enfin un statut », Télérama, 19 janvier 2024.

La revue de presse, France inter, 21 janvier 2024, à 1h58

Philippe Belhache, « Festival de la BD 2024 à Angoulême : les auteurs toujours en lutte pour un statut professionnel », Sud Ouest, 27 janvier 2024.

France culture, Journal de 9h, 27 janvier 2024.

Laëtitia Limmois, « Pourquoi les artistes-auteurs réclament un statut ? », Le Monde, Instagram, 29 janvier 2024.

 

De nouveaux partenaires qui se joignent à la mobilisation

Les équipes de la Charte et de la Ligue se réjouissent aussi des ponts qui ont été construits à l’occasion du festival d’Angoulême avec le monde académique. La présence du Centre d’Etudes internationales de la Propriété intellectuelle et de ses enseignant·es-chercheurs et chercheuses a été fortement appréciée au cours des différentes tables rondes…

Leur volonté de travailler sur les problématiques juridiques que nous rencontrons a été plusieurs fois affirmée et des rendez-vous ont été pris pour poursuivre l’action avec ce monde universitaire dans le cadre de colloques et de hackathons.

Et après ?

Vous avez été nombreux et nombreuses à nous consulter dans les rues d’Angoulême pour nous demander comment nous aider à relayer l’action, comment s’investir par la suite. Nous vous l’assurons : d’autres actions seront bientôt menées et nous remercions chacun et chacune d’entre vous du temps qu’il a pris et qu’il prendra encore pour que la question du statut des artistes-auteurs et autrices soit une priorité. Nous reviendrons bientôt vers vous pour vous annoncer la suite des festivités que nous vous concoctons !

Lettre au Premier ministre, Monsieur Gabriel Attal

AI Act : 71 organisations issues de l’ensemble des industries culturelles demandent à la France un soutien clair au droit d’auteur et aux droits voisins avant le vote des Etats membres le 2 février prochain.

À l’attention de M. Gabriel Attal, Premier ministre

Monsieur le Premier ministre,

Le 6 décembre dernier, les négociateurs du Trilogue sur le projet de Règlement « Intelligence artificielle » sont parvenus à un accord politique qui revendique un point d’équilibre entre le respect du droit d’auteur et le développement des entreprises innovantes.

Depuis plusieurs semaines, les propos du Président de la République à Toulouse et les prises de positions de certains membres du Gouvernement nous font craindre que la France, considérant cet accord comme trop contraignant pour les opérateurs IA européens du secteur, cherche à construire une minorité de blocage en vue du vote du COREPER prévu le 2 février 2024.

Par définition, le texte est en cours de consolidation. L’accord des négociateurs porte sur deux obligations majeures pour les systèmes d’IA à usage général /open source : en général, l’obligation de développer une politique respectant le droit d’auteur ; et en particulier, l’obligation de fournir un « résumé suffisamment détaillé » sur les données d’entraînement suivant le principe du pays de destination, qui doit matérialiser la capacité des ayants droit à exercer leur droit d’opposition en cas d’usage de l’exception de fouille de textes et de données, rendant ainsi applicable l’article 4 de la directive DAMUN.

Toute hypothèse qui viendrait fragiliser la portée de ces principes et la protection du droit d’auteur serait inacceptable. Aussi, nous voulons vous faire part de nos très vives préoccupations sur deux points.

Tout d’abord, l’article 2(5b), qui définit les modèles d’IA à usage général, exclut immédiatement de cette catégorie – et donc des obligations qui lui incombent – les modèles en phase d’entraînement (de R&D et de prototypage) en amont de leur mise sur leur marché. D’après les éléments dont nous disposons, le texte ne précise pas si les obligations relatives au droit d’auteur seraient d’application immédiate durant la phase d’entrainement et/ou dès la mise sur le marché du modèle ou si elles n’ont vocation à s’appliquer qu’à ses éventuels futurs réentraînements, ce qui serait parfaitement bancal et contradictoire avec l’esprit de la réglementation. En outre, la condition de la mise sur le marché impliquerait que tout système à usage général qui ne serait pas mis sur le marché mais utilisé par des structures privées pour ses propres besoins serait hors champ, ce qui n’est pas davantage admissible.

Ensuite, le considérant relatif au « résumé suffisamment détaillé » des données d’entraînement ne renvoie pas à une liste d’œuvres mais à une liste des principaux ensembles de données utilisés, dans un format « simple et efficace » qui devra être fourni par le futur Bureau de l’IA. Ces ensembles de données étant généralement opaques quant aux œuvres incluses, se pose la question de l’effectivité de cette mesure qui conditionne la possibilité même de la mise en œuvre de l’exception de fouille de textes et de données. Sans transparence, il ne peut y avoir ni exercice du droit d’opposition, ni monétisation, rendant ainsi inapplicable cette exception.

Ce n’est qu’en restant cohérente sur ses valeurs et ses acquis et en refusant d’opposer l’innovation à la création que la France pourra réellement soutenir ses champions de l’IA. On ne saurait imaginer le détricotage d’une régulation européenne à l’aune du tournant majeur que représentent les IA génératives.On ne saurait davantage imaginer que le Gouvernement soutienne exagérément des intérêts particuliers et donne raison aux manœuvres d’influence et aux conflits d’intérêt de l’ancien Secrétaire d’Etat au Numérique, Cédric O, actionnaire et porte-parole de Mistral, membre du Comité stratégique de l’intelligence artificielle. La presse comme des parlementaires se sont notamment faits largement l’écho de pratiques qui mêlent conflits d’intérêt patentés et enrichissement personnel et qui questionnent les principes démocratiques et la transparence de la vie publique.Si la participation dans le Comité stratégique de ce lobbyiste de Mistral, enregistré comme tel dans les registres de transparence européens, était confirmée, elle jetterait par anticipation une suspicion sur les propositions qui pourraient être formulées et en affaibliraient la portée et la pertinence, d’autant plus que la présence dans ce même Comité de deux représentants de l’entreprise Mistral constitue déjà une singularité très critiquable.

Enfin, nous prenons acte des déclarations de la précédente ministre de la Culture le 19 décembre dernier à l’occasion du forum intersectoriel « Les Créateurs face à l’intelligence artificielle » organisé au CESE, saluant les obligations de transparence des données d’entraînement des modèles d’IA et s’engageant à la plus grande vigilance pour que le travail technique sur le Règlement IA respecte pleinement le droit d’auteur. Ce faisant, malgré ces propos rassurants, les inquiétudes concrètes que nous soulevons dans le présent courrier restent vives et méritent un engagement clair et sans ambiguïté des autorités françaises aux côtés des ayants droit pour garantir le maintien et l’amélioration du socle de protection du droit d’auteur et des droits voisins.

C’est pourquoi nous sollicitons un échange sans délai et vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’assurance de notre haute considération.

 

Soutien d’un statut d’artiste européen à Angoulême

 

La Ligue des auteurs professionnels et la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse engagées dans une série d’actions depuis le début de l’année 2024, se préparent à lancer la troisième initiative significative lors de la 51ème édition du Festival international de la Bande Dessinée à Angoulême.

Après le succès continu de l’opération “parapluie” (Action 1) et la mobilisation impressionnante de plus de 10 000 signataires de la pétition (Action 2), la Ligue et la Charte intensifient leur plaidoyer en faveur du statut d’artiste-auteur et autrice européen.

L’Action 3 prendra une forme visuelle et symbolique forte

Chaque artiste-auteur et autrice participant au festival sera invité(e) à poser un chevalet aux couleurs de l’Europe sur sa table de dédicace. Cette démarche artistique vise à attirer l’attention sur l’importance cruciale du statut d’artiste-auteur et autrice dans le secteur de la création.

Si vous souhaitez participer à cette action afin d’exprimer votre soutien solidaire en faveur d’un statut, rien de plus simple.

  1. Imprimez par avance votre chevalet en vue de le placer sur votre table de dédicace ou en imprimant le visuel et en le plaçant au dos de votre badge d’accréditation ;
  2. Réceptionnez et exposez un petit chevalet édité spécialement pour l’occasion : les membres de la Ligue et de la Charte seront sur place pour les distribuer aux auteurs et autrices, n’hésitez pas à les interpeller ;

L’Action 3 prendra aussi la forme d’un podcast réalisé en direct depuis Angoulême

Venez témoigner ! En partenariat avec la Ligue et la Charte, L’équipe R2PI va réaliser un podcast sur le statut d’artiste-auteur et autrice européen, grâce à vos témoignages qu’elle réceptionnera sur le format d’un micro-trottoir.

Si durant le festival, vous disposez de cinq toutes petites minutes, merci infiniment de les consacrer à la réalisation de ce podcast. Pour y participer rien de plus simple contactez nous ici, via ce formulaire de contact.

La Ligue et la Charte invitent chaleureusement tous les artistes-auteurs et autrices, ainsi que le public, à se joindre à ces initiatives visuelles marquantes en faveur de la création artistique et d’un statut équitable pour les artistes-auteurs et autrices !

#EuropeanArtistStatus #PayeTonStatut

La Ligue et la Charte lancent la campagne #PayeTonStatut #EuropeanArtistStatus

Le 21 novembre 2023, les député·es européen·nes ont adopté leurs propositions de mesures visant à améliorer les conditions de vie et de travail des professionnel·les de la création.

Il nous reste moins de 2 mois pour convaincre la Commission d’agir pour un vrai statut d’artistes-auteur·rices européen. La Commission peut proposer des mesures concrètes… ou refuser.

Aidez-nous à soutenir ce projet ! Si ces mesures sont acceptées, la France aura l’obligation de nous octroyer un véritable statut.

Ça nous apporterait quoi ? 🤔

– L’accès à des conditions de travail décentes

– L’interdiction des contrats abusifs

– La régularisation de l’Intelligence Artificielle

– L’équité des rémunérations

– Le renforcement des syndicats et la négociation collective

📢 Faisons du bruit !

Vous êtes créateur ou créatrice ?

Relayez et participez à notre campagne pour un statut artiste-auteurs européen !

Action 1. Opération “parapluie”

Sortez vos crayons pour vous dessiner sous un parapluie sous une pluie de mots qui illustrent vos difficultés (ex : Précarité, contrats abusifs, Urssaf, etc)

Ou prenez-vous en photo sous votre parapluie ! N’oubliez pas d’inscrire :

#PayeTonStatut #EuropeanArtistStatus

Action 2. Signez la pétition

La Charte et la Ligue lancent une pétition pour soutenir le projet d’un statut artiste-auteur et autrice européen !

Lien vers la pétition : https://chng.it/QvrH6cSyyG

#payetonstatut #payetonauteur #europeanartiststatus #auteur #autrice #illustrateur #illustratrice

 


dessins : Camille Ulrich

Hackathon IA et métiers de la création

Creatricks, la Ligue des Auteurs Professionnels et le CEIPI organisent un hackathon sur l’Intelligence Artificielle et les métiers de la création !

💡 Pourquoi ?
Parce que l’IA a radicalement transformé les fondements des métiers créatifs. Cette révolution soulève des défis éthiques, des réflexions sur la collaboration entre humains et machines, des problématiques juridiques, ainsi que des questionnements sur l’avenir des métiers de la création.

📅 Quand ?
Le 16 janvier 2024 de 9 h 00 à 18 h 00

📍 Où ?
À la Maison de la Bretagne
8 rue de l’Arrivée, Paris 15e

👉 Comment ?
Cet hackathon se veut un espace d’échange et de réflexion pour mieux comprendre l’impact de l’IA sur les métiers créatifs.

Plusieurs thématiques pourront être abordées :
➡️Incidences juridiques, éthiques et économiques de la collaboration humain/machine.
➡️Quelles clauses dans les contrats pour protéger les droits des créateurs ?
➡️Domaine public payant et gestion collective des droits d’auteur.
➡️Solutions techniques pour protéger les créations.
➡️Et tous autres sujets, questions et problématiques soulevés par l’Intelligence Artificielle dans le monde de la création !

👥 Qui ?
Cet événement gratuit est ouvert à tous les créateurs et professionnels intervenant dans le domaine de la création.

Seront présents, entre autres :
✔️des créateurs, artistes et auteurs
✔️des membres de sociétés de gestion collective de droits (adagp, CFC – Centre Français d’exploitation du droit de copie, La Sofia…)
✔️des membres de la Ligue des Auteurs Professionnels et du CEIPI
✔️des juristes et avocats

Et pourquoi pas vous ?

✅ Pour vous inscrire, il suffit de nous envoyer un e-mail à l’adresse creatricks2.0@gmail.com.
Attention, le nombre de places est limité !

Accédez gratuitement à la plateforme Artistforever

illustration : Pierre Budet

La Ligue des auteurs professionnels et le centre d’art 40mcube s’associent pour donner un accès gratuit aux formations disponibles sur la plateforme aux adhérents et adhérentes de la Ligue !

Artistes-auteurs et autrices, membres de la Ligue, rapprochez-vous de nous pour obtenir vos codes de connexion, dès aujourd’hui ! Ils vous permettront notamment d’accéder à la formation Comprendre et négocier un contrat qui propose un focus sur vos droits d’auteur et sur le contrat d’édition.

D’autres formations suivront en 2024. Elles seront spécialement dédiées au secteur du livre.

Résolution adoptée ! La Commission a trois mois pour répondre.

#PAYETONSTATUT
#Europeanartiststatus

Mardi 21 novembre 2023, les députés européens ont adopté leurs propositions de mesures visant à améliorer les conditions de vie et de travail des professionnels travaillant dans les secteurs culturel et créatif.

“Dans l’initiative législative, adoptée par 433 voix pour, 100 voix contre et 99 abstentions, les députés européens soulignent que les écarts entre les systèmes sociaux nationaux, les différences dans les définitions nationales des statuts d’artistes et les règles applicables aux travailleurs indépendants créent des conditions inéquitables.

Le secteur, qui emploie 3,8 % de la main-d’œuvre européenne et représente 4,4 % du PIB, n’est pas suffisamment protégé, ajoutent-ils. Il se caractérise par des modèles de travail atypiques, des revenus irréguliers et des possibilités limitées de négociation sociale, ce qui entraîne de plus grands risques de travail sous-payé ou non rémunéré, un phénomène de faux travail indépendant et des contrats de rachat coercitifs. Les nouvelles technologies numériques, telles que l’IA générative, posent également de nouveaux défis pour le secteur, indique le texte”.

Une initiative législative

Le Parlement demande la mise en place d’un cadre européen combinant des outils législatifs et non législatifs, afin d’améliorer les conditions sociales et professionnelles et de créer une situation équitable et égalitaire pour tous les artistes et professionnels de la culture au sein de l’Union. Les députés souhaitent que ce cadre comprenne :

– une directive sur des conditions de travail décentes et des définitions correctes des statuts professionnels dans les secteurs de la culture et de la création (SCC) ;

– des décisions du Conseil permettant d’élaborer des normes européennes dans le secteur, par l’intermédiaire d’une plateforme commune d’échange de bonnes pratiques et le développement d’une compréhension mutuelle entre les États membres ;

– une adaptation du prochain cycle de programmes européens qui financent les professionnels de la création et de la culture, tels qu’”Europe créative” et Horizon Europe, pour obliger l’UE et les bénéficiaires à respecter les obligations sociales et professionnelles de l’Organisation internationale du travail, les obligations européennes, nationales ou collectives et veiller à ce que les artistes soient toujours rémunérés, y compris pour le temps consacré aux répétitions et à la préparation des demandes de financement.

Dans ces passages extraits de la séance plénière du 21 novembre 2023, nous vous invitons à réécouter l’intervention de Domenec Ruiz Devesa (S&D, ES), l’un des deux rapporteurs de la résolution. L’extrait est suivi du résultat du vote global de la résolution.

Nous partageons le constat des rapporteurs : il faut en finir avec l’image de “l’artiste affamé”. Non, les professionnels de la culture et de la création ne choisissent pas d’être dans une situation précaire ; il s’agit d’un défaut de conception de systèmes inadaptés à leurs conditions de travail spécifiques et de déséquilibres de pouvoir dans le secteur.

Nous avons besoin d’une volonté politique beaucoup plus forte pour établir un cadre européen pour la situation sociale et professionnelle des travailleurs du secteur de la culture et de la création.

Au cours de la même séance, le second rapporteur Antonius Manders (PPE, NL) rappelait à raison que les dépenses qui financent le travail culturel et créatif constituent un investissement, pas un coût.

Quelle est la prochaine étape ?

Après le vote du Parlement, la Commission dispose d’un délai de réponse de trois mois : elle doit informer le Parlement des mesures qu’elle entend prendre, ou expliquer le refus de proposer une législation conforme à la demande du Parlement.

Il nous reste trois mois pour convaincre la Commission d’agir pour un vrai statut d’artiste européen !

Vos organisations préparent un plan d’actions concrètes pour multiplier nos chances d’y aboutir ! Si vous souhaitez vous impliquer et nous aider, merci de nous contacter via le formulaire de contact suivant.

Résolution européenne pour une meilleure protection des auteurs et autrices

Communiqué commun
Le 15 novembre 2023

Le 21 novembre prochain, à Strasbourg, le Parlement Européen devra voter à 12h00 la mise en œuvre d’un futur cadre relatif à la situation sociale et professionnelle des travailleurs des secteurs de la création et de la culture.

Rappelons que le 24 octobre dernier, une résolution avait été adoptée conjointement par la Commission de l’emploi et des affaires sociales, d’une part, et par la Commission de la culture et de l’éducation, d’autre part. 43 députés avaient alors voté favorablement, contre 5 et 3 abstentionnistes.

La semaine prochaine, c’est à l’ensemble des députés du Parlement européen qu’il reviendra de voter cette proposition de résolution.

Nos organisations soutiennent cette proposition de résolution et encouragent vivement l’ensemble des artistes-auteurs et autrices à exprimer leur soutien à cette proposition de résolution qui pourrait donner lieu à un véritable renforcement de la protection de nos métiers.

Le texte rappelle avec fermeté que le travail culturel est une activité professionnelle. Il déplore toute forme de sous-rémunération ou de non-rémunération du travail, et toutes les pratiques qui peuvent découler d’un déséquilibre de pouvoir largement répandu dans les relations contractuelles.

Il insiste sur la garantie de rémunérations équitables des créateurs et des créatrices au moyen de mécanismes adaptés et d’un dialogue social mené conformément à la législation de l’Union.

Il condamne les pratiques de contrats d’achat forfaitaire de droits, abusives et coercitives, lesquelles permettent de contourner les règles de l’Union et de reproduire les importants déséquilibres de pouvoir entre les parties contractantes.

Il souhaite garantir la santé et la sécurité des créateurs et des créatrices. Il invite la Commission à encourager la reconnaissance des maladies professionnelles en lien avec les activités spécifiques des secteurs de la création et de la culture.

A propos de l’intelligence artificielle, le texte prévoit qu’on demande à la Commission de déterminer dans quelle mesure le règlement général européen sur la protection des données peut fournir des garanties rapides et efficaces contre l’extraction non autorisée de données à caractère personnel par des systèmes d’intelligence artificielle et si les exceptions existantes en matière d’exploration de texte et de données sont suffisamment équilibrées pour satisfaire au test en trois étapes, y compris s’agissant de l’intelligence artificielle générative.

Il y a de nombreuses propositions, et parmi les points clés, la résolution vise notamment à :

  • Mettre en évidence la précarité et l’instabilité des conditions de vie et de travail, notamment en raison des revenus imprévisibles et du manque de sécurité sociale.
  • Souligner les disparités liées au genre, à l’âge, à l’origine ethnique, au handicap, et aux inégalités d’accès aux carrières artistiques pour certains groupes défavorisés.
  • Souligner l’importance d’une protection sociale complète et du dialogue social, des négociations collectives pour des conditions de travail décentes.
  • Garantir une rémunération juste et appropriée pour le travail créatif et promouvoir la diversité et l’accès à la culture en garantissant des conditions de travail justes et stables dans ces secteurs.
  • Lutter contre le harcèlement et la discrimination au travail dans les secteurs de la culture et de la création.
  • Garantir la liberté de création et d’expression artistique dans toute l’Europe.

Ses recommandations sont surtout très concrètes.

Nos organisations sont engagées quotidiennement pour obtenir de meilleures conditions d’exercice professionnel aux artistes-auteurs et autrices.

Cela passe par :

  • des relations contractuelles individuelles enfin équilibrées,
  • un travail de création rémunéré et enfin visible,
  • une rémunération appropriée et proportionnelle en contrepartie de l’exploitation de nos œuvres,
  • un véritable dialogue social,
  • le respect de nos droits syndicaux (représentation et négociation collective),
  • une protection sociale complète.

Rappelons qu’en faisant condamner le ministère de la Culture dans une décision du Conseil d’Etat du 15 novembre 2022, parce qu’il n’avait pas transposé notre droit européen à une rémunération appropriée, nous avons joué un rôle essentiel dans la garantie de la conformité du droit national aux exigences européennes.

Nos organisations seront extrêmement vigilantes à ce que chacun des textes qui suivront cette résolution soit rigoureusement respecté et transposé en France !

Que pouvez-vous faire en attendant le 21 novembre ?

Première action concrète : Ecrivez à vos députés européens pour leur dire qu’ils doivent soutenir cette résolution et s’engager à la mettre en œuvre sans délai, au vu de la précarisation sans précédent que connaissent les créateurs et créatrices. (voir annuaire des députés européens de France).

Seconde action concrète : Soutenez les deux rapporteurs qui se chargeront de présenter cette résolution mardi prochain devant le Parlement européen.

Il s’agit de Antonius Manders, député européen des Pays-Bas

Et de Domènec Ruiz Devesa,

Merci de votre aide !

Un droit à une rémunération appropriée enfin validé…

Un droit à une rémunération appropriée validé par l’Assemblée nationale

Suite à notre recours pour excès de pouvoir avec le CAAP – Comité Pluridisciplinaire des Artistes-Auteurs·trices, notre droit à une rémunération appropriée est enfin validé par l’Assemblée nationale dans le cadre très éloigné d’un projet de loi sur la sécurisation et la régulation de l’espace numérique (loi dite « SREN ») qui englobe de nombreux domaines comme la lutte contre le cyberharcèlement ou les arnaques sur internet et l’accès à la pornographie pour les mineurs.

Dans un article 34 “fourre-tout” intitulé « Adaptations de la loi du 1er mars 2017 visant à préserver l’éthique du sport, du code de la propriété intellectuelle, de la loi du 25 octobre 2021 relative à la régulation et à la protection de l’accès aux œuvres culturelles et du code pénal », est enfin consacré notre droit à une rémunération appropriée.

Le résultat est important, mais nous déplorons la méthode utilisée par le Ministère de la Culture.

Cette transposition est à l’image de l’action de la ministre de la Culture pour les auteurs et autrices du livre, très discrète et dépourvue d’ambition politique. On voulait un débat, on se retrouve face à un rafistolage textuel.

Notre déception est grande, mais elle ne diminue en rien notre détermination et va au contraire la renforcer. Notre énergie est inépuisable et nous la mettrons entièrement au service de nos membres pour que ce droit à une rémunération appropriée soit respecté dans chaque contrat.

La doctrine juridique doit se saisir de la question, pour déterminer ce qu’est une rémunération appropriée. Nous pourrons aussi aller en justice, pour reconsidérer chaque contrat d’édition, et ainsi soumettre le terme “appropriée” à l’appréciation d’un juge.

Enfin, nous allons, plus que jamais, poursuivre notre travail de formation des auteurs : il est capital que demain, chaque auteur, lorsqu’il signe son contrat, en comprenne bien les implications.

Contribution de la Ligue à l’enquête IA de la Commission européenne

Survey on the Draft G7 Guiding Principles for Organizations Developing Advanced AI systems

La Commission européenne a lancé une consultation le 13 octobre 2023 auprès de toutes les parties prenantes intéressées par les principes directeurs du G7 sur l’IA.

La Ligue a ainsi pu lui adresser ses commentaires et positions au sujet des principes directeurs et des garde-fous envisagés à propos des systèmes d’IA.

Nous formons le vœu que les résultats de cette enquête éclaireront la position de l’Union Européenne dans les discussions au sein du G7 sur les principes internationaux et un code de conduite sur l’IA.