Le contre-sommet de l’IA raconté en bande dessinée

Le 10 février dernier, au théâtre de la Concorde, a eu lieu le contre-sommet de l’IA, évènement organisé en parallèle, mais surtout en opposition au sommet du même nom. Cet évènement fut l’occasion de questionner et d’échanger autour des sujets centraux de l’intelligence artificielle tels que la culture, l’environnement ou encore l’éducation.

Pour donner vie à ces échanges, Camille Ulrich a brillamment croqué sur le vif les différentes interventions.

 

Pour plus d’informations vous pouvez consulter l’article d’ActuaLitté qui a couvert l’évènement et des captations vidéos des prises de paroles arrivent très prochainement !

Calendrier de la Ligue 2025

Pour vous accompagner au mieux dans toutes vos démarches administratives, la Ligue vous propose son calendrier 2025 !

Urssaf, impôts, Ircec, bourses, action culturelle… Vous trouverez toutes les dates importantes et les moments propices pour vos déclarations.

Le calendrier sera mis à jour tous les mois en fonction des nouvelles informations que nous recevrons et un rappel vous sera fait sur nos réseaux sociaux.

Vous trouverez également une notice à la fin du calendrier pour vous expliquer quelques notions importantes.

Pour le mois de janvier :
– En premier lieu, profitez de ce mois pour créer et mettre à jour vos espaces personnels sur les différents sites administratifs : impôts, Urssaf, Ircec, Sofia, Adagp, PassCulture/Adage…
– 10/01 : ouverture des dépôts des aides CNL pour la session de mai/juin 2024
– 15/01 : paiement trimestre 1 Urssaf
– 20/01 : clôture des dépôts action culturelle de la SAIF 1e session
– Si vous êtes dispensé de précompte : envoi de la dispense reçue par l’Urssaf à vos éditeurs.

Bilan 2024

Nous avons le plaisir de vous présenter le bilan de nos activités en 2024 !

Cette année, comme les précédentes, fut remplie de projets, d’accomplissements mais surtout de rencontres grâce à l’engagement de nos équipes, des bénévoles et de la confiance de nos partenaires.

Nous remercions chaleureusement tous nos adhérents et adhérentes qui nous ont apportés leur soutien cette année encore et nous espérons vous retrouver en 2025 pour continuer à défendre nos métiers !

Communiqué : maintien des seuils spécifiques de TVA

La décision brutale et unilatérale du gouvernement d’imposer un seuil unique de TVA à 25000 € – «suspendue» … jusqu’à la date d’application initialement prévue (1er mars) – met en péril des milliers d’entreprises individuelles. Elle aurait notamment des répercussions graves sur le secteur de l’art et de la culture. La création artistique est dissociée d’un revenu immédiat et proportionnel au temps de travail. Le travail des artistes-auteurs et autrices est de créer des oeuvres, mais ce n’est qu’une fois l’oeuvre achevée, qu’ils·elles pourront être amené·es à percevoir des revenus d’artiste-auteur, via la vente ou l’exploitation de l’oeuvre en aval.

L’absence, très spécifique, de corrélation entre travail et revenu, se conjugue avec une forte imprévisibilité et irrégularité des revenus de la création artistique. À cette précarité économique particulière des métiers de la création doit répondre une protection socio-économique adaptée : leurs seuils spécifiques de TVA en font partie.

D’autant que, le plus souvent, les artistes-auteurs et autrices ne peuvent pas répercuter la TVA sur les prix payés par leurs collectionneurs, leurs diffuseurs ou leurs éventuels commanditaires. De plus, leurs partenaires économiques publics ou associatifs ne récupèrent pas la TVA et ont des budgets contraints, notamment les collectivités territoriales. Le montant de TVA facturé viendrait donc le plus souvent en déduction de leur propre rémunération. Alors que parmi les travailleur·ses non-salarié·es, les artistes-auteurs et autrices sont déjà les plus précaires.

La remise en cause de leurs seuils spécifiques de TVA engendrerait également pour une majorité, une complexification de leurs démarches administratives alors que les artistes-auteurs et autrices souffrent déjà d’une maltraitance administrative, en raison d’une méconnaissance des dispositions qui les concernent par la plupart de leurs interlocuteurs.

Le ministère des finances n’ignore pas que les artistes-auteurs et autrices paient déjà de la TVA dès le premier euro sur leurs droits d’auteurs versés par les éditeurs, les producteurs et les organismes de gestion collective (prélèvement à la source sans déduction possible de la TVA sur leurs dépenses).

Envisager d’augmenter encore les recettes de l’État au détriment des créateurs et des créatrices serait une injustice et un mauvais calcul, tant pour le maintien que pour le développement de la création artistique en France. C’est pourquoi les représentants des artistes-auteurs et autrices demandent expressément le maintien de leurs seuils spécifiques de TVA, tels que prévus au II de l’article 293B du code des impôts actuellement en vigueur.

Signataires

• adaBD Association des auteur.ice.s de bande dessinée
• AFD Alliance France design
• ATAA Association des traducteurs adaptateurs de l’audiovisuel
• ATLF Association des traducteurs littéraires de France
• Backstory l’Association
• CAAP Comité pluridisciplinaire de artistes-auteurs et autrices
• Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse
• EGBD Etats Généraux de la bande-dessinée
• La Ligue des Auteurs Professionnels
• La Source Aux Auteurs
• SdS Syndicat des Scénaristes
• SELF Syndicat des écrivains langue française
• SMC Syndicat des compositrices et compositeurs de musique
contemporaine
• SNAA-FO Syndicat National des Artistes-Auteurs Force Ouvrière
• SNAP-CGT Syndicat National des Artistes Plasticien·nes CGT
• SNP Syndicat National des Photographes
• SNSP Syndicat national des sculpteurs et des plasticiens
• STAA CNT-SO Syndicat des Travailleur·euses Artistes-Auteur·ices CNT-SO
• UNPI Union Nationale des peintres-illustrateurs
• USOPAVE Union des syndicats et organisations professionnelles des arts visuels et de l’écrit

Nous soutenons le contre-sommet de l’IA

En parallèle du sommet international sur l’intelligence artificielle organisé aujourd’hui et demain au Grand Palais par la présidence de la République, réunissant acteurs de la Tech et chefs d’État, le théâtre de la Concorde accueillera cet après-midi, à quelques encablures, le contre-sommet de l’IA : « Pour un humanisme de notre temps ».

Conçu par le philosophe des technologies numériques Éric Sadin, et co-organisé par le Syndicat National des Journalistes, ce contre-sommet propose d’ouvrir sérieusement le débat démocratique à plusieurs secteurs concernés, et de témoigner des effets concrets de la généralisation des systèmes d’IA sur la société, les humains, leurs existences et leur travail.

Articulé autour de sept thèmes : environnement, éducation, services publics, écriture, information, image et voix, ce contre-sommet donnera enfin la parole à des représentant·es de diverses organisations et à des personnalités issues de la société civile.

À rebours du sommet technolutionniste promouvant sans réflexion critique cette technologie de contrôle et de production aux graves conséquences socio-environnementales, nous proposons aux côtés du SNJ une alternative humaniste, résolument opposée au pillage des œuvres, à la précarisation des travailleur·euses, à l’appauvrissement culturel, et aux logiques purement industrielles et financières à l’origine de l’algorithmisation de nos sociétés.

Les artistes-auteur·ices étant aujourd’hui en première ligne, nos organisations seront pleinement engagées dans ce contre-sommet, aux côtés de celles et ceux qui refusent de voir l’avenir de la culture et de la société dicté par de pures logiques mercantilistes au détriment de notre humanité.

 

Liste des signataires :

  • Alliance France Design
  • ATAA Association des Traducteurs Adaptateurs de l’Audiovisuel
  • ATLAS Association pour la promotion de la traduction littéraire
  • ATLF Association des Traducteurs Littéraires de France
  • Backstory l’Association
  • CAAP comité pluridisciplinaire des artistes-auteurs et autrices
  • Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse
  • CIL Charte des Illustrateur-ices Ludiques
  • Collectif En Chair et en Os – pour une traduction humaine
  • Etats généraux de la Bande-dessinée
  • Ligue des auteurs professionnels
  • SAJ Société des Auteurs de Jeux
  • SMC Syndicat français des compositrices et compositeurs de musique contemporaine
  • SdS Syndicat des Scénaristes
  • S.E.L.F. Syndicat des Écrivains de Langue Française
  • Syndicat National des Photographes
  • Snap CGT
  • SNSP Syndicat National des Sculpteurs et Plasticiens
  • UNPI Union Nationale des Peintres-Illustrateurs

Part collective du Pass Culture : la Charte alerte !

La Ligue s’associe à la Charte des auteurs illustrateurs jeunesse pour contester fermement la drastique réduction de la part collective du Pass Culture et la brutalité avec laquelle celle-ci a été opérée et mise en place via le ministère et les rectorats.

Si le coup d’arrêt au financement des actions d’éducation artistique et culturelle va impacter des milliers de nos adhérent•es, artistes-auteur•ices du livre en particulier, elle va surtout priver des centaines de milliers d’élèves, à travers toute la France, de rencontres, de lectures, d’ateliers d’écriture et d’expression de soi qui auraient permis d’incarner la littérature dans ce qu’elle a de plus vivant et contemporain.

Par cette action, le gouvernement sous prétexte de faire des économies prive les jeunes esprits de l’accès direct à l’expression artistique et à la liberté de penser.

La Charte prend acte du gel brutal du budget de la part collective du pass Culture de fin janvier à fin juin 2025, et de la manière inappropriée avec laquelle l’information est parvenue aux autrices et auteurs.

Les établissements scolaires ont reçu, jeudi 30 janvier après-midi un email, émanant de leur académie, concernant la part collective du pass Culture. L’objectif était de prévenir l’équipe enseignante que le budget sera plafonné à 50 millions d’euros jusque fin juin et que 40 millions avaient d’ores et déjà été engagés (dans des rencontres déjà réalisées ou réservées et validées par les établissements scolaires).

Pour rappel, le budget global de 2025 est de 72 millions d’euros alors qu’il était de 97 millions d’euros en 2024. Par conséquent, les enseignant·es ont demandé aux autrices et aux auteurs de déposer au plus vite, sur Adage, l’offre correspondant au projet qu’ils et elles étaient en train de construire ensemble.

Les auteur·ices se sont donc, une nouvelle fois, mobilisé·es dans l’urgence, pour tenter de déposer leurs offres et essayer de sauver une partie de leurs interventions et de leurs revenus. En outre, l’intervention de l’auteur·ice devait être complétée par celle du·de la référent·e culture et le·la chef·fe d’établissement… Autant d’étapes qui rendaient la validation d’une offre incertaine voire miraculeuse.

En moins de 24 heures, Adage était totalement saturée avant d’être définitivement fermée. Le plafond des dépenses était atteint et les réservations suspendues. Les propositions en attente seront automatiquement annulées.
Que dire de cette méthode irrespectueuse des artistes, des établissements scolaires et des élèves ?

Le pass Culture et les académies scolaires confirment qu’il restera 22 millions d’euros pour la période de septembre à décembre 2025 et que le dépôt des offres sera à nouveau disponible en septembre.

Cette décision, brutale et révoltante, intervient dans un contexte d’instabilité politique et de blocage du vote du budget 2025. La Culture n’est pas épargnée. La Charte alerte régulièrement les pouvoirs publics des conséquences désastreuses des coupes budgétaires publiques sur la population des artistes-auteurs et autrices déjà fortement précarisée. La part des revenus artistiques accessoires est une variante importante dans leur rémunération globale. Ce gel les en coupe directement.

Face à cette précarité alarmante, la Charte, avec d’autres organisations syndicales, porte auprès des pouvoirs publics et du législateur des propositions d’amélioration sociale comme l’instauration d’un revenu de remplacement pour les artistes-auteurs et autrices temporairement privés de ressources, et l’annulation de la réforme sur la conditionnalité du RSA. La dynamique collective et militante auprès des représentant·es politiques reste un outil nécessaire à la négociation de conquis sociaux. On compte sur vous pour alerter vos député·es et sénateur·ices.

La Charte reste en alerte et communiquera lorsqu’elle aura d’autres informations à apporter.

Communiqué du 29 janvier 2025

Suite à la publication de l’enquête approfondie menée par Lucie Servin et Elisabeth Fleury dans L’Humanité magazine, dénonçants de graves dysfonctionnements au sein de 9e Art+, société délégataire de l’organisation du Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême, la Ligue souhaite rappeler, à l’occasion de cette 52e édition, le respect impératif des droits sociaux des plus fragiles.

Nous nous rallions au mouvement collectif et partageons l’effroi du Syndicat des Éditeurs Alternatifs et son message à l’ancienne salariée de 9e Art+ licenciée après avoir dénoncé un viol sous soumission chimique par un partenaire du Festival d’Angoulême au cours de l’édition 2024. “Nous te croyons”, nous aussi. Le harcèlement, le non-respect du consentement, la prescription détruisent des vies, au-delà des milieux professionnels.

Toute violence sexiste et sexuelle relativisée, minimisée ou ignorée participe à normaliser ces comportements, renforcer la souffrance des victimes et invisibiliser les abus, ajoutant à une culture de l’impunité insupportable. Il est temps que les institutions publiques, qui financent pour moitié le FIBD, prennent leurs responsabilités.

Cette situation est d’autant plus alarmante qu’entre 2014 et 2019, le FIBD a bénéficié d’une hausse de financement public de 1,858 à 2,173 millions €. En 2023, la société 9e Art+ a géré une enveloppe de près de 6,5 millions €, dont près de la moitié provenait de fonds publics. Un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) de Nouvelle-Aquitaine pointait également l’opacité des comptes en 2021, indigne des valeurs de transparence et de respect qui devraient présider à l’organisation d’un tel événement.

Les conditions de travail des salariées et salariés de 9e Art+, de même que les violences sexistes et sexuelles relatées dans l’article de L’Humanité sont révoltantes. Aussi tenons-nous à exprimer notre soutien indéfectible aux salarié·es et ancien·nes salarié·es victimes d’abus et de violences. Dès lors que les droits et la dignité humaine sont de la sorte bafoués, il devient un devoir pour toute organisation professionnelle de le dénoncer – et pour l’Etat d’entendre et d’agir pour les victimes.

Les travailleur·ses de l’art s’opposent à la réforme du RSA

La Ligue cosigne avec une vingtaine d’organisations professionnelles d’artistes-auteurices une tribune en opposition à la réforme du RSA.

© Camille Ulrich

Tribune publiée dans le média Libération ce 28 janvier 2025 :

La réforme du revenu de solidarité active (RSA) est entrée en vigueur sur tout le territoire depuis le 1er janvier 2025. Cette réforme contraint les allocataires, désormais inscrits automatiquement à France Travail, à signer un contrat qui les engage à intégrer une entreprise, ou à suivre une formation pour une durée hebdomadaire de 15 heures. En l’absence d’effectivité de ces « heures d’activité », l’administration pourra suspendre ce revenu de subsistance. Nous, travailleur·euses de l’art, sommes opposés à cette réforme et demandons son abrogation. Car, comme le souligne la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), elle porte atteinte au droit à des moyens convenables d’existence, prévu dans le Préambule de la Constitution de 1946, comme à celui d’une insertion sociale et professionnelle librement choisie, inclus dans la Charte sociale européenne.

Nous souhaitons alerter, en particulier, sur les dangers qu’elle fait peser sur l’activité professionnelle des allocataires artistes-auteur·ices. Les artistes-auteur·ices sont artistes plasticien·nes, graphistes, designers, écrivain·es, illustrateur·ices, auteur·ices de bande dessinée, auteur·ices de jeux, compositeur·ices de musiques, scénaristes, réalisateur·ices de films, photographes, auteur·ices de théâtre, chorégraphes, traducteur·ices d’édition et de l’audiovisuel…

Contrairement aux professions salariées, la création artistique est décorrélée d’une notion de temps de travail et sa rémunération n’est généralement pas immédiate. Pendant le temps consacré à la création — qui constitue l’essence de leur travail —, les artistes-auteur·ices ne sont pas, ou peu, payés. Or créer nécessite du temps. Et ce n’est qu’une fois l’œuvre achevée qu’ils·elles pourront éventuellement percevoir des revenus d’artiste-auteur·ice, en fonction de la vente ou de la diffusion de celle-ci — données sur lesquelles ils·elles n’ont aucune prise.
En attendant ces hypothétiques retombées financières, les artistes-auteur·ices doivent assumer seuls un temps de travail qui ne génère souvent aucun revenu et occasionne des frais (achat de matériel, déplacements, inscriptions à des évènements professionnels, etc.) Il arrive, par ailleurs, qu’une fois achevées les œuvres ne trouvent pas de débouchés commerciaux immédiats. Dans ce cas, les artistes-auteur·ices n’obtiennent aucun revenu pour le travail effectué. Les chiffres attestent de la sous-rémunération chronique du travail artistique : en 2021, sur la population constante des artistes-auteur·ices (soit 190 000 personnes), 75 % ont perçu moins de 10 000 euros de leur activité dans l’année. La sous-rémunération et l’invisibilisation du travail de création artistique peuvent contraindre les artistes-auteur·ices à recourir au RSA pour survivre.

Ils·elles sont bel et bien actifs et ne souffrent ni d’une perte d’emploi, ni de problèmes de réinsertion, ni d’un manque de formation. En revanche, ils pâtissent de la précarité structurelle liée aux métiers de la création artistique, aggravée par une couverture sociale insuffisante et incomplète.

Les « activités » envisagées par la réforme du RSA sont inadaptées à la situation des artistes-auteur·ices : ils·elles n’ont pas besoin de formations sans lien avec leur métier, pas plus que des stages d’immersion en entreprise ou en association. Ils·elles consacrent déjà leur temps à l’exercice de leur activité, qui comprend les travaux préparatoires et des recherches, le temps de conception, mais aussi toutes les démarches en vue de la vente et/ou de la diffusion ultérieures de leurs œuvres.
Leur imposer 15 heures hebdomadaires d’activités totalement déconnectées de leur exercice professionnel est non seulement dénué de sens, mais aura pour effet d’accroître leur précarité, puisque ces heures empiètent, sans aucun bénéfice pour eux, sur le temps dont ils·elles ont besoin pour espérer pouvoir vivre de leur métier.

C’est pourquoi nous demandons que les travailleur·euses affiliés à la Sécurité sociale des artistes-auteur·ices bénéficiaires du RSA soient expressément écartés de cette réforme et qu’il·elles ne soient pas dans l’obligation de réduire le temps qu’ils·elles consacrent à l’exercice de leur activité professionnelle, voyant ainsi fondre les ressources qu’ils·elles peuvent en dégager.

Il est, en outre, inapproprié de demander à un·e agent·e de France Travail de surveiller, par exemple, l’avancée de la création d’une œuvre d’art visuel, l’écriture d’un scénario, d’une œuvre musicale ou d’une traduction littéraire. Contrôler les démarches « vers l’emploi » d’un·e artiste-auteur·ice et conditionner le versement de son allocation à ces actions ne constitue pas un « accompagnement » mais une forte perturbation de son activité professionnelle, comme cela a déjà été attesté par l’expérimentation de cette réforme dans certains départements.

C’est pourquoi nous demandons que soit adopté un texte opposable, pour l’ensemble des artistes-auteur·ices, spécifiant l’exemption des 15 heures d’activité et le suivi obligatoire prévus par la réforme du RSA.
Le droit à un accompagnement professionnel des artistes-auteur·ices bénéficiaires du RSA ne peut être qu’une option volontaire avec des interlocuteurs qui connaissent les spécificités de la création artistique.

Nous, artistes-auteur·ices, sommes rattachés au Régime général des salarié·es. Cependant, nous ne jouissons pas des mêmes droits (notamment aux allocations chômage) tout en étant soumis aux mêmes obligations, notamment le paiement de la CSG.
Ce qui nous amène à demander l’adoption de la proposition de loi visant à l’instauration d’un revenu de remplacement pour les artistes-auteur·ices temporairement privés de ressources (PPL n° 442, déposée à l’Assemblée nationale le mardi 15 octobre 2024).
Cette avancée sociale majeure permettrait aux artistes-auteur·ices de sortir de la précarité qu’il·elles subissent aujourd’hui, tout en reconnaissant leurs activités comme un travail.

 

Signataires

Alliance France Design

Association Central Vapeur

Association des Auteur·ices de Bande Dessinée

Association des traducteurs littéraires de France

Association des Traducteurs Adaptateurs de l’Audiovisuel

Backstory l’Association

Charte des Illustrateur·ices Ludiques

Comité pluridisciplinaire des artistes-auteurs et autrices

États généraux de la bande dessinée

La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse

Ligue des auteurs professionnels

Société des Auteurs de Jeux

Société des Réalisatrices et réalisateurs de Films

Syndicat des Écrivains de Langue Française

Syndicat des Scénaristes

Syndicat des Travailleur·euses Artistes-Auteur·ices CNT-SO

Syndicat français des compositrices et compositeurs de musique contemporaine

Syndicat National des Artistes Plasticien·nes CGT

Syndicat National des Artistes-Auteurs FO

Syndicat National des Photographes

Syndicat National des sculpteurs et plasticiens

Union Nationale des peintres-Illustrateurs

La Ligue à Montreuil – Table ronde 30 novembre

Comme beaucoup de nos membres, Elodie Torrente, membre du Conseil syndical de la Ligue des auteurs professionnels sera présente lors de la 40e édition du Salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil.

Elle interviendra lors d’une table ronde intitulée Le baromètre du contrat jeunesse : un outil collaboratif au service d’une meilleure rémunération – Comment répondre aux rêves d’une vie d’artiste ?

Quand ? Samedi 30 novembre : 14h00-15h00 au Salon

L’une des questions qui revient le plus régulièrement dans la bouche des auteur·ices est : « Combien je peux négocier pour ce livre ? »

Partant de ce constat, la Charte considère qu’il est important d’introduire de la transparence dans les pratiques de l’édition jeunesse. Le baromètre a pour objectif de remplir ce rôle. Et la Ligue est en parfait accord avec la Charte !

Elodie Torrente interviendra avec Adrien Tomas, auteur et administrateur de la Charte, et membre de la Ligue et Marie-Anne Ferry-Fall, directrice générale de l’Adagp.

La modération de la table sera assurée par Céline Bénabes, directrice de la Charte.

La Ligue partenaire du colloque CUERPI – CRJ – Université Grenoble

La Ligue est très heureuse de vous annoncer ce nouveau partenariat avec l’Université de Grenoble, le CRJ et le CUERPI !

Le Centre Universitaire d’Enseignements et de Recherches en Propriété Intellectuelle (CUERPI) et le Centre de Recherches Juridiques de l’Université Grenoble Alpes (CRJ) organiseront le 29 novembre 2024 leur colloque annuel sur le thème « La rémunération en propriété intellectuelle ».

Ce colloque a pour objectif de mieux cerner la notion de rémunération dans son principe, ses modalités et les rapports de force qu’elle concentre. Elle est considérée comme « la » contrepartie de l’octroi d’un droit de propriété intellectuelle (brevet, marque, droit d’auteur, droit voisin, droit des dessins et modèles) et la juste compensation de l’effort créatif qui précède l’attribution d’un droit exclusif et temporaire. On en trouve de multiples occurrences dans le code de la propriété intellectuelle, sans pour autant en avoir une compréhension dans la transversalité de la propriété intellectuelle. Ce colloque ambitionne de renforcer la connaissance théorique de la notion de rémunération en propriété intellectuelle tout en la mesurant aux grands enjeux pratiques que rencontrent exploitants et créateurs.

Le colloque sera articulé autour de deux idées :

– Tout d’abord, la matinée vise à cerner le principe de la rémunération. Pour cela, les éclairages de l’économie, de la philosophie ou un regard sur les systèmes étrangers nourriront la réflexion pour ensuite déterminer ses principales caractéristiques (obligatoire ? temporaire ? contrainte ?)

– La seconde partie de ce colloque ne fera pas l’économie de traiter des enjeux pratiques, de véritables rapports de force, autour de la notion de rémunération.

Organisée sous la forme d’une table ronde, elle abordera des principaux objectifs : améliorer le partage dans la chaîne de valeur pour continuer à stimuler l’activité créatrice et penser l’équilibre de la rémunération sur les enjeux de demain.

Stéphanie Le Cam, directrice générale de la Ligue, interviendra sur le thème améliorer le partage dans la chaîne de valeur pour continuer à stimuler l’activité créatrice aux côtés de Gilles Vercken, avocat associé Cabinet Vercken & Gaullier et de Frédéric Young, directeur SACD et SCAM Belgique.

Lieu : Maison de l’avocat, 45, rue Pierre Semard – Grenoble
Accès : Tram B arrêt Palais de justice – Gare – Depuis la gare SNCF : 10 minutes à pied