IA générative et nouvelles recommandations

Ce document vise à présenter les recommandations de la Ligue des auteurs professionnels rédigées de façon synthétique, lesquelles s’appuient sur les constats et analyses que nous tirons et faisons depuis juillet 2022.

Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter deux articles publiés dans la revue Dalloz Actualité, ainsi qu’aux actes de notre présentation réalisée lors de congrès de l’Association Littéraire et Artistique Internationale qui a eu lieu à Paris en juin 2023.

Décembre 2022. Vous pouvez revoir notre colloque BANDE-DESSINEE ET INTELLIGENCE ARTIFICIELLE organisé à l’Assemblée nationale, le 15 décembre, en partenariat avec le CEIPI. Notre table ronde sous la présidence de Julien Delucenay, CPI, Cabinet Ardan, était animée par Stéphanie Le Cam, directrice générale de la Ligue, Caroline Le Goffic, Professeur à l’Université de Lille, Marie-Anne Ferry-Fall, Directrice générale de l’ADAGP et Denis Bajram, Dessinateur et scénariste de BD.

Avril 2023. La Ligue publie un premier argumentaire détaillé pour une meilleure régulation des IA et un renforcement de la protection des auteurs et autrices dont les métiers sont gravement menacés par les IA génératives. Pointant les principaux impacts des intelligences artificielles sur les métiers de la création, elle appelait à une position politique forte et une prise en compte urgente des problématiques de propriété intellectuelle.

Mai 2023. Tandis que la Commission européenne, par la voix de M. Thierry Breton, venait d’affirmer que la réglementation européenne assurait un équilibre entre les droits des auteurs et les intérêts des développeurs d’IA, Stéphanie Le Cam et Frédéric Maupomé coécrivait une tribune dans la revue Dalloz Actualité pour une obligation de transparence des bases de données.

Octobre 2023. Les Intelligences artificielles (IA) génératives semblent être vouées à se faire une place dans le champ des diverses industries culturelles. Stéphanie Le Cam et Frédéric Maupomé publie une seconde tribune dans la revue Dalloz Actualité à propos des conséquences sociales et fiscales qui découlent de l’usage de produits synthétiques générés par l’intelligence artificielle.

Lettre au Premier ministre, Monsieur Gabriel Attal

AI Act : 71 organisations issues de l’ensemble des industries culturelles demandent à la France un soutien clair au droit d’auteur et aux droits voisins avant le vote des Etats membres le 2 février prochain.

À l’attention de M. Gabriel Attal, Premier ministre

Monsieur le Premier ministre,

Le 6 décembre dernier, les négociateurs du Trilogue sur le projet de Règlement « Intelligence artificielle » sont parvenus à un accord politique qui revendique un point d’équilibre entre le respect du droit d’auteur et le développement des entreprises innovantes.

Depuis plusieurs semaines, les propos du Président de la République à Toulouse et les prises de positions de certains membres du Gouvernement nous font craindre que la France, considérant cet accord comme trop contraignant pour les opérateurs IA européens du secteur, cherche à construire une minorité de blocage en vue du vote du COREPER prévu le 2 février 2024.

Par définition, le texte est en cours de consolidation. L’accord des négociateurs porte sur deux obligations majeures pour les systèmes d’IA à usage général /open source : en général, l’obligation de développer une politique respectant le droit d’auteur ; et en particulier, l’obligation de fournir un « résumé suffisamment détaillé » sur les données d’entraînement suivant le principe du pays de destination, qui doit matérialiser la capacité des ayants droit à exercer leur droit d’opposition en cas d’usage de l’exception de fouille de textes et de données, rendant ainsi applicable l’article 4 de la directive DAMUN.

Toute hypothèse qui viendrait fragiliser la portée de ces principes et la protection du droit d’auteur serait inacceptable. Aussi, nous voulons vous faire part de nos très vives préoccupations sur deux points.

Tout d’abord, l’article 2(5b), qui définit les modèles d’IA à usage général, exclut immédiatement de cette catégorie – et donc des obligations qui lui incombent – les modèles en phase d’entraînement (de R&D et de prototypage) en amont de leur mise sur leur marché. D’après les éléments dont nous disposons, le texte ne précise pas si les obligations relatives au droit d’auteur seraient d’application immédiate durant la phase d’entrainement et/ou dès la mise sur le marché du modèle ou si elles n’ont vocation à s’appliquer qu’à ses éventuels futurs réentraînements, ce qui serait parfaitement bancal et contradictoire avec l’esprit de la réglementation. En outre, la condition de la mise sur le marché impliquerait que tout système à usage général qui ne serait pas mis sur le marché mais utilisé par des structures privées pour ses propres besoins serait hors champ, ce qui n’est pas davantage admissible.

Ensuite, le considérant relatif au « résumé suffisamment détaillé » des données d’entraînement ne renvoie pas à une liste d’œuvres mais à une liste des principaux ensembles de données utilisés, dans un format « simple et efficace » qui devra être fourni par le futur Bureau de l’IA. Ces ensembles de données étant généralement opaques quant aux œuvres incluses, se pose la question de l’effectivité de cette mesure qui conditionne la possibilité même de la mise en œuvre de l’exception de fouille de textes et de données. Sans transparence, il ne peut y avoir ni exercice du droit d’opposition, ni monétisation, rendant ainsi inapplicable cette exception.

Ce n’est qu’en restant cohérente sur ses valeurs et ses acquis et en refusant d’opposer l’innovation à la création que la France pourra réellement soutenir ses champions de l’IA. On ne saurait imaginer le détricotage d’une régulation européenne à l’aune du tournant majeur que représentent les IA génératives.On ne saurait davantage imaginer que le Gouvernement soutienne exagérément des intérêts particuliers et donne raison aux manœuvres d’influence et aux conflits d’intérêt de l’ancien Secrétaire d’Etat au Numérique, Cédric O, actionnaire et porte-parole de Mistral, membre du Comité stratégique de l’intelligence artificielle. La presse comme des parlementaires se sont notamment faits largement l’écho de pratiques qui mêlent conflits d’intérêt patentés et enrichissement personnel et qui questionnent les principes démocratiques et la transparence de la vie publique.Si la participation dans le Comité stratégique de ce lobbyiste de Mistral, enregistré comme tel dans les registres de transparence européens, était confirmée, elle jetterait par anticipation une suspicion sur les propositions qui pourraient être formulées et en affaibliraient la portée et la pertinence, d’autant plus que la présence dans ce même Comité de deux représentants de l’entreprise Mistral constitue déjà une singularité très critiquable.

Enfin, nous prenons acte des déclarations de la précédente ministre de la Culture le 19 décembre dernier à l’occasion du forum intersectoriel « Les Créateurs face à l’intelligence artificielle » organisé au CESE, saluant les obligations de transparence des données d’entraînement des modèles d’IA et s’engageant à la plus grande vigilance pour que le travail technique sur le Règlement IA respecte pleinement le droit d’auteur. Ce faisant, malgré ces propos rassurants, les inquiétudes concrètes que nous soulevons dans le présent courrier restent vives et méritent un engagement clair et sans ambiguïté des autorités françaises aux côtés des ayants droit pour garantir le maintien et l’amélioration du socle de protection du droit d’auteur et des droits voisins.

C’est pourquoi nous sollicitons un échange sans délai et vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’assurance de notre haute considération.

 

Soutien d’un statut d’artiste européen à Angoulême

 

La Ligue des auteurs professionnels et la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse engagées dans une série d’actions depuis le début de l’année 2024, se préparent à lancer la troisième initiative significative lors de la 51ème édition du Festival international de la Bande Dessinée à Angoulême.

Après le succès continu de l’opération “parapluie” (Action 1) et la mobilisation impressionnante de plus de 10 000 signataires de la pétition (Action 2), la Ligue et la Charte intensifient leur plaidoyer en faveur du statut d’artiste-auteur et autrice européen.

L’Action 3 prendra une forme visuelle et symbolique forte

Chaque artiste-auteur et autrice participant au festival sera invité(e) à poser un chevalet aux couleurs de l’Europe sur sa table de dédicace. Cette démarche artistique vise à attirer l’attention sur l’importance cruciale du statut d’artiste-auteur et autrice dans le secteur de la création.

Si vous souhaitez participer à cette action afin d’exprimer votre soutien solidaire en faveur d’un statut, rien de plus simple.

  1. Imprimez par avance votre chevalet en vue de le placer sur votre table de dédicace ou en imprimant le visuel et en le plaçant au dos de votre badge d’accréditation ;
  2. Réceptionnez et exposez un petit chevalet édité spécialement pour l’occasion : les membres de la Ligue et de la Charte seront sur place pour les distribuer aux auteurs et autrices, n’hésitez pas à les interpeller ;

L’Action 3 prendra aussi la forme d’un podcast réalisé en direct depuis Angoulême

Venez témoigner ! En partenariat avec la Ligue et la Charte, L’équipe R2PI va réaliser un podcast sur le statut d’artiste-auteur et autrice européen, grâce à vos témoignages qu’elle réceptionnera sur le format d’un micro-trottoir.

Si durant le festival, vous disposez de cinq toutes petites minutes, merci infiniment de les consacrer à la réalisation de ce podcast. Pour y participer rien de plus simple contactez nous ici, via ce formulaire de contact.

La Ligue et la Charte invitent chaleureusement tous les artistes-auteurs et autrices, ainsi que le public, à se joindre à ces initiatives visuelles marquantes en faveur de la création artistique et d’un statut équitable pour les artistes-auteurs et autrices !

#EuropeanArtistStatus #PayeTonStatut

La Ligue et la Charte lancent la campagne #PayeTonStatut #EuropeanArtistStatus

Le 21 novembre 2023, les député·es européen·nes ont adopté leurs propositions de mesures visant à améliorer les conditions de vie et de travail des professionnel·les de la création.

Il nous reste moins de 2 mois pour convaincre la Commission d’agir pour un vrai statut d’artistes-auteur·rices européen. La Commission peut proposer des mesures concrètes… ou refuser.

Aidez-nous à soutenir ce projet ! Si ces mesures sont acceptées, la France aura l’obligation de nous octroyer un véritable statut.

Ça nous apporterait quoi ? 🤔

– L’accès à des conditions de travail décentes

– L’interdiction des contrats abusifs

– La régularisation de l’Intelligence Artificielle

– L’équité des rémunérations

– Le renforcement des syndicats et la négociation collective

📢 Faisons du bruit !

Vous êtes créateur ou créatrice ?

Relayez et participez à notre campagne pour un statut artiste-auteurs européen !

Action 1. Opération “parapluie”

Sortez vos crayons pour vous dessiner sous un parapluie sous une pluie de mots qui illustrent vos difficultés (ex : Précarité, contrats abusifs, Urssaf, etc)

Ou prenez-vous en photo sous votre parapluie ! N’oubliez pas d’inscrire :

#PayeTonStatut #EuropeanArtistStatus

Action 2. Signez la pétition

La Charte et la Ligue lancent une pétition pour soutenir le projet d’un statut artiste-auteur et autrice européen !

Lien vers la pétition : https://chng.it/QvrH6cSyyG

#payetonstatut #payetonauteur #europeanartiststatus #auteur #autrice #illustrateur #illustratrice

 


dessins : Camille Ulrich

La Ligue participe au 18ème Festival Paris courts devant

IA : entre flou artistique et avenir juridique :
Menace ou aide à la création ?

Retrouvons-nous le lundi 15 janvier 2024 à 14h00 au Cinéma 7 Batignolles.

Le sujet s’est imposé partout : l’intelligence artificielle (i.a), remplacerait un jour les auteurs et bouleverse déjà la création, mais quelle réalité se cache réellement derrière cette peur collective, colportée et nourrie par les médias ?

Les pratiques autour de l’ia sont encore nouvelles, voire expérimentales, mais ne cessent de progresser à une vitesse fulgurante, tandis que les institutions, les syndicats et l’Europe anticipent au mieux et s’interrogent de son impact présent et futur sur le droit d’auteur.

Les conséquences réelles de l’emploi de l’i.a restant encore floues, comment réfléchir sur la notion même de création ?

 

Si vous souhaitez tout savoir sur le festival, c’est au lien suivant !

 

Calendrier de la Ligue 2024

Pour vous accompagner au mieux dans toutes vos démarches administratives, la Ligue vous propose son calendrier 2024 !

Urssaf, impôts, Ircec… Vous trouverez toutes les dates importantes et les moments propices pour vos déclarations.

Le calendrier sera mis à jour tous les mois en fonction des nouvelles informations que nous recevrons et un rappel vous sera fait sur nos réseaux sociaux.

Vous trouverez également une notice à la fin du calendrier pour vous expliquer quelques notions importantes.

Pour le mois de janvier :
– En premier lieu, profitez de ce mois pour créer et mettre à jour vos espaces personnels sur les différents sites administratifs : impôts, Urssaf, Ircec, Sofia, Adagp, PassCulture/Adage…
– Le 15/01 : paiement des cotisations sociales du premier trimestre à l’Urssaf
– Le 12/01 : ouverture des dépôts des aides CNL pour la session de mai/juin 2024
– Si vous êtes dispensé de précompte : envoi de la dispense reçue par l’Urssaf à vos éditeurs.

Lien vers le calendrier à télécharger :

Calendrier de la Ligue

Hackathon IA et métiers de la création

Creatricks, la Ligue des Auteurs Professionnels et le CEIPI organisent un hackathon sur l’Intelligence Artificielle et les métiers de la création !

💡 Pourquoi ?
Parce que l’IA a radicalement transformé les fondements des métiers créatifs. Cette révolution soulève des défis éthiques, des réflexions sur la collaboration entre humains et machines, des problématiques juridiques, ainsi que des questionnements sur l’avenir des métiers de la création.

📅 Quand ?
Le 16 janvier 2024 de 9 h 00 à 18 h 00

📍 Où ?
À la Maison de la Bretagne
8 rue de l’Arrivée, Paris 15e

👉 Comment ?
Cet hackathon se veut un espace d’échange et de réflexion pour mieux comprendre l’impact de l’IA sur les métiers créatifs.

Plusieurs thématiques pourront être abordées :
➡️Incidences juridiques, éthiques et économiques de la collaboration humain/machine.
➡️Quelles clauses dans les contrats pour protéger les droits des créateurs ?
➡️Domaine public payant et gestion collective des droits d’auteur.
➡️Solutions techniques pour protéger les créations.
➡️Et tous autres sujets, questions et problématiques soulevés par l’Intelligence Artificielle dans le monde de la création !

👥 Qui ?
Cet événement gratuit est ouvert à tous les créateurs et professionnels intervenant dans le domaine de la création.

Seront présents, entre autres :
✔️des créateurs, artistes et auteurs
✔️des membres de sociétés de gestion collective de droits (adagp, CFC – Centre Français d’exploitation du droit de copie, La Sofia…)
✔️des membres de la Ligue des Auteurs Professionnels et du CEIPI
✔️des juristes et avocats

Et pourquoi pas vous ?

✅ Pour vous inscrire, il suffit de nous envoyer un e-mail à l’adresse creatricks2.0@gmail.com.
Attention, le nombre de places est limité !

Accédez gratuitement à la plateforme Artistforever

illustration : Pierre Budet

La Ligue des auteurs professionnels et le centre d’art 40mcube s’associent pour donner un accès gratuit aux formations disponibles sur la plateforme aux adhérents et adhérentes de la Ligue !

Artistes-auteurs et autrices, membres de la Ligue, rapprochez-vous de nous pour obtenir vos codes de connexion, dès aujourd’hui ! Ils vous permettront notamment d’accéder à la formation Comprendre et négocier un contrat qui propose un focus sur vos droits d’auteur et sur le contrat d’édition.

D’autres formations suivront en 2024. Elles seront spécialement dédiées au secteur du livre.

Conférence de la Ligue à Quai des bulles : IA et métiers de la création

Vous étiez près de 190 personnes à assister à la table ronde organisée par la Ligue des auteurs professionnels lors du Festival Quai des bulles à Saint-Malo (35). Merci à toutes et tous de votre participation !

La montée en puissance de l’intelligence artificielle a engendré des bouleversements dans le domaine de la création. Les systèmes d’IA capables de générer du contenu posent des questions quant à leur impact sur les droits de propriété intellectuelle et sur les professions liées à la bande dessinée. Il est essentiel d’examiner de manière approfondie les réalités concrètes de cette situation : quelles sont les opportunités qui se présentent pour les professionnels créatifs ? L’IA constitue-t-elle une menace pour les métiers de la création ?

Pour en parler, différents acteurs de la chaine du livre ont échangé leurs points de vue sur le sujet. Etaient présents :
– Pierre-Henry Frangne, professeur de philosophie de l’art à l’Université Rennes 2 et directeur des Presses Universitaires de Rennes.
– Stéphanie Le Cam, maître de conférences de droit privé à l’Université Rennes 2 et directrice de la Ligue des auteurs pro.
– Frédéric Maupomé, auteur de BD et responsable de la commission IA de la Ligue des auteurs professionnels
– Florent Patron, directeur éditorial de Locus Solus, maison d’édition ayant publié Mathis et la forêt des possibles conçus par l’auteur avec l’IA Midjourney puis retravaillé par lui sous Photoshop.

C’était vendredi 27 octobre à 17H45 dans l’amphithéâtre Maupertuis au Palais du Grand Large et, heureusement, la table ronde a été enregistrée.

La Ligue remercie vivement les organisateurs du festival et espère déjà vous retrouver l’année prochaine autour d’une autre conférence pour de nouveaux échanges.

Résolution adoptée ! La Commission a trois mois pour répondre.

#PAYETONSTATUT
#Europeanartiststatus

Mardi 21 novembre 2023, les députés européens ont adopté leurs propositions de mesures visant à améliorer les conditions de vie et de travail des professionnels travaillant dans les secteurs culturel et créatif.

“Dans l’initiative législative, adoptée par 433 voix pour, 100 voix contre et 99 abstentions, les députés européens soulignent que les écarts entre les systèmes sociaux nationaux, les différences dans les définitions nationales des statuts d’artistes et les règles applicables aux travailleurs indépendants créent des conditions inéquitables.

Le secteur, qui emploie 3,8 % de la main-d’œuvre européenne et représente 4,4 % du PIB, n’est pas suffisamment protégé, ajoutent-ils. Il se caractérise par des modèles de travail atypiques, des revenus irréguliers et des possibilités limitées de négociation sociale, ce qui entraîne de plus grands risques de travail sous-payé ou non rémunéré, un phénomène de faux travail indépendant et des contrats de rachat coercitifs. Les nouvelles technologies numériques, telles que l’IA générative, posent également de nouveaux défis pour le secteur, indique le texte”.

Une initiative législative

Le Parlement demande la mise en place d’un cadre européen combinant des outils législatifs et non législatifs, afin d’améliorer les conditions sociales et professionnelles et de créer une situation équitable et égalitaire pour tous les artistes et professionnels de la culture au sein de l’Union. Les députés souhaitent que ce cadre comprenne :

– une directive sur des conditions de travail décentes et des définitions correctes des statuts professionnels dans les secteurs de la culture et de la création (SCC) ;

– des décisions du Conseil permettant d’élaborer des normes européennes dans le secteur, par l’intermédiaire d’une plateforme commune d’échange de bonnes pratiques et le développement d’une compréhension mutuelle entre les États membres ;

– une adaptation du prochain cycle de programmes européens qui financent les professionnels de la création et de la culture, tels qu’”Europe créative” et Horizon Europe, pour obliger l’UE et les bénéficiaires à respecter les obligations sociales et professionnelles de l’Organisation internationale du travail, les obligations européennes, nationales ou collectives et veiller à ce que les artistes soient toujours rémunérés, y compris pour le temps consacré aux répétitions et à la préparation des demandes de financement.

Dans ces passages extraits de la séance plénière du 21 novembre 2023, nous vous invitons à réécouter l’intervention de Domenec Ruiz Devesa (S&D, ES), l’un des deux rapporteurs de la résolution. L’extrait est suivi du résultat du vote global de la résolution.

Nous partageons le constat des rapporteurs : il faut en finir avec l’image de “l’artiste affamé”. Non, les professionnels de la culture et de la création ne choisissent pas d’être dans une situation précaire ; il s’agit d’un défaut de conception de systèmes inadaptés à leurs conditions de travail spécifiques et de déséquilibres de pouvoir dans le secteur.

Nous avons besoin d’une volonté politique beaucoup plus forte pour établir un cadre européen pour la situation sociale et professionnelle des travailleurs du secteur de la culture et de la création.

Au cours de la même séance, le second rapporteur Antonius Manders (PPE, NL) rappelait à raison que les dépenses qui financent le travail culturel et créatif constituent un investissement, pas un coût.

Quelle est la prochaine étape ?

Après le vote du Parlement, la Commission dispose d’un délai de réponse de trois mois : elle doit informer le Parlement des mesures qu’elle entend prendre, ou expliquer le refus de proposer une législation conforme à la demande du Parlement.

Il nous reste trois mois pour convaincre la Commission d’agir pour un vrai statut d’artiste européen !

Vos organisations préparent un plan d’actions concrètes pour multiplier nos chances d’y aboutir ! Si vous souhaitez vous impliquer et nous aider, merci de nous contacter via le formulaire de contact suivant.