Aujourd’hui, ce sont les mangakas français qui signent une tribune ferme : ils revendiquent un véritable statut et affirment leur appartenance à ce qui est bien une profession. La profession d’auteur. Parmi les signataires, de grands noms du manga en France touchant à des secteurs créatifs variés, du jeu vidéo, à la télévision, en passant par YouTube – démontrant par là même toute la diversité et la métamorphose des métiers créatifs.
La mobilisation #PayeTonAuteur et #AuteursEnColère, absolument inédite, poursuit son chemin à vive allure, et rassemble les auteurs, souvent solitaires, sous une même bannière. Cela semble n’être que le premier épisode d’une mobilisation majeure.
Mangakas français, nous sommes des auteurs !
Quand on pense manga, on pense mangakas, on pense Japon.
Mais la création de mangas n’est pas l’apanage seule de nos amis japonais. L’explosion du marché du manga en France est un phénomène unique et passionnant. Une génération de jeunes a grandi avec ce format de fiction, dévorant des séries, évoluant avec des personnages emblématiques. C’est bien la preuve que l’imaginaire d’un pays rayonne à l’étranger grâce à ses créateurs, sa capacité à innover jusque dans sa pop culture.
Ces jeunes ayant grandi avec des mangas, c’est nous.
Nous avons été bercés, influencés, jusqu’à avoir envie de nous emparer de ces codes japonais pour les revisiter « à la française ». Le manga français est un lieu d’expérimentations, de métissages, de paris.
Nous sommes peu nombreux en France, et pourtant, nous existons. Nous sommes aussi des auteurs de BD. Nous sommes les mangakas français.
Nous exerçons un métier extrêmement difficile. Contrairement à nos pairs japonais, nous n’avons que rarement des assistants pour faire face au rythme effréné de parutions que veut spécifiquement ce format. Pour des ouvrages oscillant entre 160 et 250 pages, représentant un temps plein de travail allant de 6 mois à 1 an, nous sommes rémunérés en moyenne entre 10.000 et 15.000 euros bruts le tome.
L’incertitude et le pari de ce métier, c’est notre choix.
Mais ce que nous n’avons pas choisi, c’est d’être chaque année davantage plongés dans l’incertitude et l’insécurité de réformes venant ébranler un équilibre déjà extrêmement fragile.
Nous, magakas français, nous joignons donc au mouvement #PayeTonAuteur et #AuteursEnColère, venant appuyer les demandes des organisations d’auteurs.
Nous, mangakas français, nous unissons donc sous la même bannière, pour revendiquer que nous formons une profession au sein de la plus large profession des auteurs français.
Alors qu’en France fleurissent des écoles et des formations pour devenir illustrateur ou auteur de BD, jamais la situation n’a été aussi critique pour notre profession. Si la France veut qu’auteur du livre, peu importe le genre, reste possible, alors nous demandons que notre pays prenne les mesures qui s’imposent pour nous protéger dignement.
Nous demandons un véritable statut, et que la question de la sauvegarde de nos métiers soit prise en main.
Nous l’avons vu avec le manga : à travers une création exportée à l’international, c’est tout un pays qui rayonne.
Les mangakas français
- Aerinn – Chronoctis Express – Scénario, Dessin
- Alan Heller – Lost Sahara – Scénario, Dessin
- Alexandre Desmassias — Booksterz — Création des décors, graphisme (logo des mangas, ou dans le manga) finitions de planches et trames
- Alexis Tallone — Golem — Dessin
- Ancestral Z (Deruick Vincent) — Dofus manga — Dessin
- Antoine Dole — 4LIFE — Scénario
- Camille Moulin-Dupré — Le voleur d’estampes — Scénario, Dessin
- Carole Bartier – Shochu on the Rocks – Scénario
- Christophe Cointault – Tinta Run – scénario, Dessin
- Crounchann (Sylvain Trabut) – Dofus Monster : chêne Mou — scénario, Dessin
- Doria Plume — Imperitura — Dessin, Scénario
- Elsa Brants — Save me Pythie — Scénario, Dessin
- Emmanuel Nhieu – Burning Tattoo – Scénario, Dessin
- Fabien Dalmasso – Lil’ Berry (2019) — Scénario
- Fabien Fournier — Noob — scénario
- Florence Torta – Sentaï school – Scénario
- François Descraques — La Brigade temporelle (Le visiteur du Futur) — Scénario
- Gary Vazeille — Azmos — Scénario, Dessin
- Géo — Shiness — Dessin — Auto-édition
- Gilles Aris — Dofus Monster : Le Dragon Cochon – scénario, Dessin
- Grelin – MarbleGen (Origins) – Dessin
- Guillaume Lapeyre – City Hall – Dessin
- Izu (Guillaume DORISON)- Versus Fighting Story – Scénario
- Jenny — Pink Diary — Scénario, Dessin
- Jéro — Lil’ Berry (2019) — Dessin
- Kalon (Virginie Diallo) – Versus Fighting Story – Dessin
- KTA, Shizuha (Ivan Elfried Kumb) — D’encre et de feu, Ragnafall (2019) — Dessin
- Kugy momo — Double Me — Assistant
- Laurent Libessart — Dofus Monster: Koulosse — Dessin
- Liaze – Lost Soul – Scénario, Dessin
- Maliki — Maliki — Scénario, Dessin, couleur
- Marujirushi – Ragnafall – scénario
- Michaël Almodovar — Les Torches d’Arkylon — scénario, Dessin
- Mig — Ogrest — Scénario, Dessin
- Miki Makasu – Double me – Scénario
- Mister Box — Lost Sahara — assistant
- Miya – Alchimia – Dessin
- Mojo — Dofus manga — Dessin des décors
- Moonkey – Dys, Necromancer – Scénario, Dessin
- Nicolas DAVID — Meckaz — Dessin
- Oto-San — Double me — Dessin
- Ottami – Dofus Arena – Dessin
- Philippe Cardona – Sentaï school – Scénario, Dessin
- Philippe Zytka — Dofus Monster: Koulosse — Scénario
- Reno — Dreamland — Scénario, Dessin
- Romain Lemaire — Everdark — Scénario, Dessin
- Romain Pujol — Lapins crétins — Scénario
- Saïd Sassine – Wakfu Manga, Shochu on the rocks – Scénario, Dessin
- Salim Kafiz – Dreamland – assistant
- Samantha Bailly — Alchimia — Scénario
- Samjin Rebib – Shiness – Scénario
- Sinath — Le carnet de Théo — Dessin, Scénario
- Simon Hutt T — Doggy bags (Killer klowns) — Dessin
- Sourya — Talli — Scénario, Dessin
- Sylvain Dos Santos — Booksterz — Scénario
- Thomas Bouveret — ElementR — Dessin
- Tony Valente — Radiant — Scénario, Dessin
- Vald — Catacombes — Scénario, Dessin
- Vinhnyu — 4LIFE — Dessin
- Yami Shin – Green Mechanic – Scénario, Dessin
- YO-one (Yoann Vornière) — Sois heureux ou meurs en essayant — Scénario, Dessin