La Ligue répond à la newsletter auteurs Glénat

Hasard de calendrier, alors que la polémique autour des propos de Jacques Glénat bat son plein, la maison d’édition a envoyé une “newsletter auteurs”. Comme on nous propose de la faire évoluer aussi en fonction de nos besoins et de nos envies, la Ligue des auteurs professionnels a souhaité apporter sa contribution.

Extinction culturelle : merci !

La campagne Extinction culturelle a battu son plein depuis son lancement. Il y avait urgence à protéger les artistes-auteurs d’une réforme universelle des retraites qui s’annonçait cataclysmique pour eux1.

Des centaines de parlementaires ont reçu des courriers de la part de créateurs et créatrices mais aussi de citoyens et citoyennes qui se sont senties concernées par la situation des artistes-auteurs. De nombreuses rencontres ont eu lieu avec des députés, députées, sénateurs et sénatrices, et certains développements de ce travail auprès des parlementaires sont encore à venir. Merci donc à tous ceux et celles qui ont pris le temps d’écrire, voir de rencontrer un parlementaire, et merci à ces derniers de les avoir reçus.

Cette action a été fortement aidée par les nombreux dessins réalisés bénévolement et qui ont envahi les réseaux sociaux. Des tribunes libres sont aussi venues rappeler les difficultés des créateurs et créatrices et les problèmes qu’un système social bricolé leur pose au quotidien.  Merci à tous ceux et celles qui ont contribué à cette belle visibilité de la campagne.

Enfin les dangers d’une extinction culturelle ont été mis en avant dans une série de six vidéos à l’humour noir révélateur, scénarisées par Xavier Dorison et réalisées par Léa Frédeval. Merci à eux, aux acteurs et actrices et aux équipes techniques bénévoles qui ont accepté de se mobiliser pour soutenir les artistes-auteurs.

[automatic_youtube_gallery playlist=”PL3AzgcVX31BAm9L8rNgKkYg8rKYwFPjOo” vidéo=”https://youtu.be/2fr15f7i5Yg?list=PL3AzgcVX31BAm9L8rNgKkYg8rKYwFPjOo” cache=”3600″]

Tout ceci n’a pas été en vain, bien au contraire : une récente rencontre2 avec les représentants du haut-commissaire à la réforme des retraites et de la direction de la Sécurité sociale semble indiquer que l’inquiétude des artistes-auteurs a été entendue. Les hypothèses qui auraient été les plus catastrophiques seraient même écartées. Cependant, rien n’est encore sûr, et beaucoup de questions sont toujours sans réponse. La Ligue des auteurs professionnels et les autres organisations d’artistes-auteurs impliquées dans la campagne Extinction culturelle restent donc aussi attentives que mobilisées.

Pour conclure, merci à tous ceux et celles qui ont soutenu d’une manière ou d’une autre les créateurs et créatrices de France dans leurs revendications. Il y a urgence : c’est aujourd’hui que se joue l’extinction, ou pas, de la culture française.

Notes

Réforme des retraites : des éléments rassurants mais beaucoup de questions

Mardi 11 juin, la Ligue des auteurs professionnels a été reçue avec une délégation conjointe du Conseil permanent des écrivains (CPE) et du Syndicat national de l’édition (SNE) par Monsieur Christian Bourguelle, chargé de mission auprès du haut-commissaire à la réforme des retraites, ainsi que par la direction de la Sécurité sociale. Le ton s’est montré rassurant, mais beaucoup de questions restent sans réponse.

Durant ce rendez-vous, plusieurs options à l’étude concernant l’application de la réforme universelle des retraites ont été présentées à la délégation. Les hypothèses qui auraient été les plus catastrophiques semblent avoir été écartées, et les spécificités des artistes-auteurs entendues. Comme l’a toujours dit la Ligue1, la seule solution viable pour les artistes-auteurs est de garantir le maintien des principes de la loi du 31 décembre 19752 ayant ouvert l’accès de la Sécurité sociale aux artistes-auteurs.

Les options pour y parvenir actuellement étudiées ne sont cependant pas sans effets de bord, en particulier pour les auteurs les plus vulnérables (en début d’activité, retraités, aux revenus les plus faibles…). Quoi qu’il en soit, tout cela reste au stade des hypothèses. Il faut attendre de voir les préconisations écrites dans le rapport du Haut-commissaire aux retraites, en juillet, pour avoir plus de certitudes.

Les différents scénarios mettent néanmoins en exergue la complexité de la situation. Il est même à craindre qu’une partie des solutions proposées puissent bien relever une nouvelle fois du bricolage. Depuis le 1er janvier 2019, avec la mise en place conjointe de réformes transversales et de réformes de l’AGESSA/MDA, nous constatons un écart immense entre les principes et leur application dans la réalité. Les auteurs sont très nombreux à témoigner de leurs difficultés3. Et il est à craindre que la réforme des retraites apporte son lot de dysfonctionnements.

De nombreuses questions restent aussi sans réponses : Quid de la réparation du préjudice dû au non recouvrement des cotisations vieillesse par l’AGESSA ? Beaucoup d’auteurs croyaient cotiser et ont perdu énormément d’annuités, voire toutes. Quid aussi de l’existence du RAAP s’il ne fait plus de collecte ? Que deviennent les spécificités de ce régime complémentaire ?

Encore une fois, les réformes continuent de se succéder sans aucune vision d’ensemble pour les artistes-auteurs. Leur statut se retrouve un peu plus bricolé à chaque fois, ajoutant encore de nouvelles difficultés à la situation précaire dans laquelle se trouvent la plupart d’entre eux aujourd’hui. Il faut que ce bricolage social et fiscal cesse, pour davantage de cohérence, de simplicité et d’accès aux droits. Il en va de la vitalité, voire de la survie, des créateurs et créatrices français.

La question de la représentation professionnelle

La Ligue des auteurs professionnels était présente au sein de cette délégation, aux côtés de la Société des gens de lettres (SGDL) et du Syndicat national des auteurs et compositeurs (SNAC), toutes trois organisations de défense des auteurs. Mais si des concertations au sujet des retraites des artistes-auteurs sont amorcées depuis plusieurs mois, ce n’était pas uniquement avec des organisations professionnelles d’artistes-auteurs. Il semble régner une grande confusion dans l’esprit des pouvoirs publics au sujet des interlocuteurs qui seraient en charge de la représentation professionnelle des créateurs et créatrices. Cette confusion est l’un des facteurs du décalage que nous constatons depuis des années entre la réalité des artistes-auteurs et la perception que les pouvoirs publics ont de la situation.

Cette question de représentativité doit donc à tout prix être clarifiée, dans l’intérêt des créateurs et créatrices. C’est déjà ce que la Ligue a dit à la Mission Bruno Racine sur l’auteur et l’acte de création4, en demandant la mise en place d’élections professionnelles pour désigner les organisations d’auteurs et d’artistes qui les représentent. Cela pose également la question de la mise en place d’un financement de ces organisations professionnelles, afin que leur activité ne dépende plus uniquement du bon vouloir des organismes qui subventionnent leurs activités aujourd’hui. Cette clarification va de pair avec la structuration d’un dialogue social plus équilibré entre auteurs et éditeurs, et va dans le sens d’une professionnalisation des auteurs du livre.

La question du financement de la part patronale

Pour ce qui est de la réforme universelle des retraites, la Ligue des auteurs professionnels a demandé au gouvernement d’acter le maintien des principes de la loi de 1975 ayant ouvert l’accès de la Sécurité sociale aux artistes-auteurs. Il faut que l’artiste-auteur continue de ne payer que les cotisations salariales et ait droit aux mêmes points de retraite qu’un salarié à revenu brut équivalent.

Mais pourquoi cette situation ? Dans la loi de 1975, il incombait aux diffuseurs (éditeurs, producteurs etc.) de compenser la part patronale5. Malgré cela, elle n’a été remplacée que par une faible contribution de 1,1%. C’est infime : les cotisations patronales sont plutôt normalement de l’ordre du double des cotisations du salarié6.

La Sécurité sociale a estimé le manque à gagner de la part patronale pour la retraite de l’ensemble des artistes-auteurs à 260 millions d’euros. C’est donc une somme importante à laquelle les diffuseurs, éditeurs, producteurs etc. ont réussi à se soustraire jusqu’à maintenant. On pourrait penser qu’il faut maintenant que les créateurs la payent eux-mêmes, devenant de fait comme des indépendants, mais la plupart n’en a financièrement pas les moyens7. On pourrait surtout penser, plus logiquement, qu’il faut que les diffuseurs respectent enfin ce qui avait été inscrit dans la loi de 1975.

Mais aujourd’hui, tout le système culturel français s’est construit avec cette quasi absence de part patronale, avec ce manque à gagner. Si ce coût devait être imposé aux artistes-auteurs, vu leur précarité actuelle, ce serait provoquer l’effondrement de la création en France. S’il devait être réimposé aux diffuseurs, cela reviendrait sans doute au même : le premier réflexe de ces diffuseurs sera de baisser d’autant la rémunération des créateurs. En effet, vu l’absence de régulation, les auteurs servent aujourd’hui de variable d’ajustement à tout un secteur économique.

La Ligue demande donc aux pouvoirs publics de veiller à ce que les réformes en cours n’aggravent encore la situation économique et sociale déjà extrêmement précaire des artistes-auteurs. Au contraire, la volonté actuelle de simplification et de remise à plat est l’occasion de remettre enfin les créateurs et créatrices à leur juste place.

Mais soyons très clair : si le gouvernement acte la prise en charge des 260 millions d’euros de part patronale par l’État, cela ne peut pas profiter, sans contrepartie, qu’aux seuls diffuseurs, éditeurs producteurs, etc. Un tel choix politique rend, au contraire, légitime et nécessaire la mise en place d’une régulation des industries créatives contre les abus envers les artistes-auteurs. Ce ne sera que rendre justice à ceux et celles qui sont à l’origine de toute la création et, donc, de tous les emplois et les profits qu’elle génère.

 

Notes

1Cf. https://ligue.auteurs.pro/2019/03/31/tres-grandes-inquietudes-pour-la-retraite-des-auteurs/

2Loi n° 75-1348 du 31 décembre 1975 : 1975_12_loi_75_1348_jo_1976_01.pdf

3De nombreux témoignages sur le sujet sont disponibles ici : https://ligue.auteurs.pro/tribunes/temoignages/

4Cf. https://ligue.auteurs.pro/2019/04/29/mission-ministerielle-1ere-audition/

5Loi n° 75-1348 du 31 décembre 1975, article III :« Le financement des charges incombant aux employeurs au titre des assurances sociales et des prestations familiales est assuré par le versement d’une contribution par toute personne physique ou morale, y compris l’État et les autres collectivités publiques, qui procède, à titre principal ou à titre accessoire, à la diffusion ou à l’exploitation commerciale d’œuvres originales relevant des arts visés par le présent titre.Cette contribution est calculée selon un barème tenant compte notamment du chiffre d’affaires réalise par ces personnes à raison de la diffusion ou de l’exploitation commerciale des œuvres des auteurs, vivants ou morts, ou de la rémunération versée à l’auteur lorsque l’œuvre n’est pas vendue au public.
Elle est recouvrée comme en matière de sécurité sociale par l’intermédiaire d’organismes agréés par l’autorité administrative qui assument, en matière d’affiliation, les obligations de l’employeur à l’égard de la sécurité sociale.Conformément aux dispositions du paragraphe VI ci-dessous, cette contribution permet de financer les dépenses du régime qui ne sont pas couvertes par les cotisations des personnes mentionnées à l’article L. 613-1. »

6Cf. Simulateur de revenus pour salarié État/URSAFF : https://mon-entreprise.fr/sécurité-sociale/salarié

7Seulement 59% des 8000 auteurs du livre affiliés AGESSA gagnent plus d’un SMIC en droits d’auteur.
Ministère de la Culture, Étude sur la situation économique et sociale des auteurs du livre – Résumé DGMIC, 2017.
PDF p. 24
Seulement 47% des 1500 auteurs de BD gagnent plus d’un SMIC brut et 36% sont sous le seuil de pauvreté.
États Généraux de la Bande Dessinée, Enquête auteurs 2016 – Résultats statistiques, 2016.
PDF p. 37

22 juin : premier rendez-vous de la Ligue

Auteurs et autrices, vous êtes invités au premier rendez-vous de la Ligue des auteurs professionnels, le samedi 22 juin 2019, dans le 5e à Paris. Ce sera une après-midi conviviale où nous parlerons de nos problèmes, de nos actions et de notre avenir.

12h30-13h30 Pique-nique aux arènes de Lutèce
Entrées 49,rue Monge et 7, rue de Navarre, Paris 5e – Métro Place Monge
Venez avec votre sandwich, repas et boisson, et pourquoi pas avec un plat ou un dessert à partager avec tous (et s’il devait pleuvoir, rendez-vous au Labo de l’édition).

13h30-16h00 Rendez-vous participatif au Labo de l’édition
2, rue Saint-Médard, Paris 5e – Métro Place Monge
Cette rencontre est bien sûr ouverte à tous les membres de la Ligue, mais aussi à tous les auteurs et autrices ayant publié un livre. Seront aussi présents des représentants d’autres organisations.

  • 13h30-14h30 Bilan de situation, par le C.A. de la Ligue
    Retour sur les menaces diverses et variées, des réformes sociales aux dérives des éditeurs, et les actions de la Ligue pour y répondre.
  • 14h30-16h00 Discussion collective : Maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
    Un moment ou tout le monde pourra prendre la parole, afin que nous échangions nos visions, nos questions, nos informations, nos idées d’actions.

16h00-18h00 Apéro des autrices et auteurs
Les échanges se termineront autour d’un verre (et de ce qui aura survécu au pique-nique). Comme il n’est pas question de boire les cotisations des adhérents la Ligue, chacun devra apporter quelques boissons.

Afin que nous puissions nous faire une idée du nombre que nous serons, envoyez-nous un petit message de réservation via le formulaire de contact.

Avec un grand remerciement au Labo de l’édition qui nous accueille pour ce premier rendez-vous de la Ligue.

Nous espérons vous voir nombreux !

 

Naissance de la Guilde des vidéastes

La Ligue des auteurs professionnels salue la naissance de la Guilde des vidéastes, première organisation dédiée aux créateurs et créatrices de l’audiovisuel sur Internet. La Ligue est fière d’être partenaire de cette nouvelle structure ayant pour vocation de défendre, d’accompagner et de professionnaliser les nouveaux métiers de la création web.

La Guilde des vidéastes est née d’un rassemblement de différents professionnels de la création audiovisuelle diffusée sur Internet qui ont constaté que leurs métiers rencontraient des difficultés structurelles dues au jeune âge de son secteur d’activité et à l’absence de représentation dans la profession.

Youtubeurs, Youtubeuses ? Créatrices, créateurs de contenus ? Webcréateurs, webcréatrices ? La difficulté à définir les vidéastes témoigne de la complexité de ces métiers. Et pour cause, être créateur de contenus audiovisuels diffusés sur Internet est avant tout une somme de compétences allant de la phase d’écriture à la diffusion de ses œuvres en passant par toutes les étapes de production.

Les mutations liées à Internet sont aussi en jeu pour le secteur du livre. Aujourd’hui, auteurs et autrices, nous devons faire face aux défis de la diffusion de nos œuvres via d’autres médiums. Nous savons que de nombreux auteurs et autrices du livre le sont également dans d’autres secteurs : audiovisuel, spectacle vivant, arts visuels, etc. Avec les nouvelles technologies, la possibilité pour les auteurs et autrices de diffuser eux-mêmes leurs créations est une question devenue incontournable.

Il est fondamental pour la Ligue des auteurs professionnels d’aborder l’auteur au sens large, dans une approche comparative à d’autres secteurs de la création. C’est pourquoi nous tissons des liens avec d’autres organisations de défense des auteurs hors du livre, comme la Guilde des scénaristes, les Écrivains Associés du théâtre ou encore Central Vapeur pro.

Si chaque secteur de la création a des spécificités qui lui sont propres, les créateurs et créatrices ont le même point commun : le manque de reconnaissance de leurs métiers, l’isolement, ou encore les difficultés d’une rémunération équitable.

Tisser des ponts entre créateurs et créatrices, peu importe nos secteurs, c’est tout simplement être en phase avec l’auteur du XXIe siècle. Les questions qui nous agitent actuellement, de statut, d’injonctions paradoxales entre droit d’auteur et droit du travail, doivent trouver des réponses. Ces problématiques sont bien au-delà du strict secteur du livre. Nous penser et agir avec les autres, dans nos singularités, est essentiel pour relever le défi colossal qui nous attend. Remettre ceux et celles qui créent – nous – au centre des enjeux et des politiques culturelles. Rappeler que la création, ce sont les créateurs et créatrices.
Samantha Bailly,
présidente de la Ligue des auteurs professionnels

Élections Sofia 2019

Les élections de la Sofia commencent sur Internet ce 4 juin. La Ligue vous recommande deux candidats en particulier : Guillaume Nail et Marc-Antoine Boidin

La Sofia, Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit, est la seule société civile de perception et de répartition de droits dans le domaine du livre. Elle est administrée à parité par les auteurs et les éditeurs. La Sofia perçoit et répartit le droit de prêt en bibliothèque. Elle perçoit et répartit également, à titre principal, la part du livre de la rémunération pour copie privée numérique. Elle finance aussi tous les ans des programmes d’action culturelle. Enfin, elle finance la moitié des cotisations au RAAP, la complémentaire retraite des auteurs.

Deux des candidats au conseil d’administration sont des responsables d’associations fondatrices de la Ligue :

Marc-Antoine Boidin est vice-président du SNAC pour le groupement des auteurs de Bande Dessinée.

Guillaume Nail est le président de La Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse.

La Ligue des auteurs professionnels vous propose donc de voter en particulier pour ces deux candidats. Ils sont tous deux de très bons connaisseurs des dossiers et des difficultés que rencontrent aujourd’hui les auteurs du livre. Ils ont prouvé le sérieux et le suivi de leurs engagements.

Le vote est ouvert aux auteurs qui ont adhéré personnellement à la SOFIA. Dans ce cas, ils ont reçu un courrier avec des codes de connexion.

 

Vidéo : extinction culturelle française

Sans créateurs et créatrices, pas de culture française. La campagne Extinction culturelle française, lancée par de nombreuses organisations professionnelles d’auteurs, poursuit ses actions. La Ligue des auteurs professionnels va diffuser cette semaine six courts films engagés, aussi humoristiques que glaçants. Ils dessinent l’avenir de la France et de sa culture si les cotisations sociales des créateurs et créatrices continuent à augmenter et si la rémunération de leur travail créatif continue à baisser…

À la réalisation, Léa Frédeval et au scénario, Xavier Dorison, tous deux membres fondateurs de la Ligue. Ils ont réuni une équipe de tournage et des comédiens remarquables. Merci à toutes et tous !

Le premier film court :

Pour voir et partager cette vidéo :

Sur les réseaux sociaux, utilisez les hashtags #payetaculture et #payetonauteur. Pensez aussi à mentionner le site www.extinction-culturelle.fr, qui explique précisément les raisons de cette mobilisation et donne des moyens d’actions.

Auteurs, autrices, artistes, lecteurs, lectrices, citoyens et citoyennes, nous comptons sur vous pour protéger la création en France !

Mission ministérielle : 1ère audition

La Ligue des auteurs professionnels et la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse ont été reçues jeudi 25 avril par la Mission Bruno Racine, en charge d’une réflexion prospective sur l’auteur et l’acte de création. Dans un contexte de réformes sociales et de profondes mutations du secteur du livre, la mission s’est montrée extrêmement attentive à la réalité vécue par les auteurs et les autrices, en particulier à leur manque de protection dans le secteur du livre. S’il est indispensable d’établir un diagnostic lucide et réfléchi de la situation avant toute décision, il y a urgence : les créateurs et les créatrices ont besoin de propositions concrètes et ambitieuses qui leur permettent d’envisager un avenir.

La Mission Bruno Racine a été créée par le ministre de la Culture, M. Franck Riester, en réponse aux demandes faites explicitement par la Ligue des auteurs professionnels1. La lettre de mission du ministre est claire sur l’ambition de cette mission : « À ce moment charnière où les créateurs mettent en doute le caractère protecteur de leur cadre d’activité et sollicitent des pouvoirs publics une réponse adaptée, je souhaite engager une réflexion prospective sur l’auteur et l’acte de création à un horizon de vingt ans, en dehors des schémas habituels. […] L’état des lieux permettra de mettre en perspective la situation et les aspirations des auteurs avec les politiques publiques qui ont pour but de les soutenir. Vous vous attacherez notamment à dégager des problématiques communes au croisement des champs du droit d’auteur, du droit fiscal et du droit social. »2

 

La Ligue a donc été, logiquement, la première organisation auditionnée. L’association était représentée par sa présidente, Samantha Bailly, par son vice-président, Denis Bajram, qui parlait aussi au nom des États Généraux de la Bande Dessinée, tandis que Guillaume Nail représentait la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse.

La mission, présidée par Bruno Racine, est constituée d’une dizaine d’experts et expertes venus de différents horizons. Ils se sont tous montrés très attentifs au constat dressé par la Ligue. L’association a commencé par expliquer la raison pour laquelle cette mission avait été demandée : pour répondre aux dangers qui menacent de plus en plus les auteurs aujourd’hui. Dans le livre, beaucoup ne croient plus en leur avenir, changent de métier ou de secteur, et la colère et l’inquiétude sont fortes chez ceux qui restent.

La Ligue a énuméré les problèmes sociaux et fiscaux que les artistes-auteurs rencontrent, des réformes de la sécurité sociale à la CSG mal compensée, du passage de l’impôt à la source à la réforme universelle des retraites, en passant par les nombreux dysfonctionnements administratifs qui entravent lourdement leurs métiers… Dans ce cadre, la question de la représentation professionnelle auprès des pouvoirs publics a été évoquée. Un cas d’école est la réforme de l’AGESSA et la MDA qui a été réalisée alors que les deux organismes de sécurité sociale n’avaient plus de conseil d’administration depuis cinq ans3.

Les injonctions contradictoires entre droit d’auteur et droit social pour les artistes-auteurs ont été longuement discutées. Le revenu en droit d’auteur est chargé d’ambiguïté : tantôt revenu du travail, tantôt revenu du patrimoine, selon les circonstances et les textes. Les auteurs et autrices sont donc aujourd’hui en demande de clarté, de simplicité et d’informations. La notion d’à-valoir (avance sur droits) a également été évoquée : entre rémunération de la cession de droit ou du travail de l’auteur, la situation devient de plus en plus ambigüe.

La question de la rémunération est un sujet aussi crucial que sensible. Les auteurs cèdent aujourd’hui tous leurs droits aux éditeurs, souvent pour la durée de la propriété littéraire et artistique, parfois sans aucun à-valoir. La rémunération proportionnelle se dégrade : 7,2% en moyenne à se partager entre co-auteurs, ce chiffre tombant à 5,2% dans l’édition jeunesse4. Les redditions de comptes et le paiement des droits d’auteurs sont souvent uniquement annuels, une fréquence qui ne correspond absolument plus aux réalités des divers prélèvements sociaux et fiscaux. Enfin, les auteurs acceptent trop souvent des conditions de rémunération désastreuses car ils n’ont aucune protection liée au droit du travail, ni de revenu minimum garanti.

Pendant deux heures, à l’aide de très nombreux exemples pragmatiques et de témoignages sur l’expérience quotidienne des auteurs et d’autrices, c’est un portrait passionné mais extrêmement inquiet que la Ligue a fait de l’avenir des professions créatives dans le livre, dans la continuité du constat aussi précis qu’inédit qu’elle avait publié en octobre5.

Une solution est-elle envisageable ? La Ligue le croit, et travaille depuis plusieurs mois sur des hypothèses impliquant droit social, droit fiscal et droit d’auteur. La Ligue a demandé à la mission de se revoir bientôt pour lui présenter ce travail qui sera bientôt achevé. Ce sera là la principale contribution de la Ligue.

En attendant cela, trois propositions ont été faites à la Mission :

  • Mise en place d’un guichet unique pour les artistes-auteurs pour une information et un accompagnement efficace. Il leur permettrait, au minimum, de se renseigner sur tous les sujets fiscaux et sociaux et pourrait surtout les accompagner dans toutes leurs démarches, à commencer par leur première inscription à la sécurité sociale des artistes-auteurs. Ce guichet unique aurait aussi une mission de communication, qui pourrait se traduire, par exemple, par un livret mis à jour annuellement qui serait distribué par les éditeurs, producteurs ou diffuseurs lors de la signature d’un contrat de cession de droit. Il est nécessaire de développer des outils simples et puissants pour les artistes et auteurs, par exemple un portail informatique permettant de générer tous les documents nécessaires à leur vie administrative, d’en sauvegarder le contenu, ce qui permettrait un suivi continu de leur activité et un bilan social et fiscal simplifié en fin d’année.
  • Renforcement de la représentation professionnelle. Comme tous les autres secteurs d’activité, les artistes-auteurs doivent bénéficier d’élections professionnelles pour désigner les organisations de créateurs qui les représentent. Mais il faut aussi mettre en place un financement de ces organisations professionnelles, afin que leur activité ne dépende plus uniquement du bon vouloir des organismes qui subventionnent leurs activités aujourd’hui. Plusieurs solutions sont en cours de réflexion. Les auteurs et artistes, très isolés, doivent être mieux défendus et représentés collectivement, ce qui implique des moyens renforcés.
  • Création d’une direction des créateurs individuels au Ministère de la Culture. Le Ministère, historiquement, à l’habitude de travailler avec des administrations, de grands organismes publics, des institutions subventionnées et avec l’industrie culturelle. L’auteur, l’artiste, travaillant seul, trouve difficilement sa place dans ce fonctionnement : sa situation est traitée de façon non pas centralisée, mais au contraire très dispersée entre les services et les institutions. Bien trop souvent, les artistes-auteurs sont les oubliés des décisions culturelles comme des réformes transversales. Cette direction des créateurs individuels aurait pour mission principale de veiller à l’épanouissement des créateurs et des créatrices en France. Ce serait un changement de paradigme qui permettrait de remettre les créateurs individuels au cœur de la politique culturelle de l’État, à égalité avec les institutions et les industries culturelles.

La Ligue et la Charte remercient les membres de la mission pour la qualité de leur expertise et leur attention soutenue durant cette audition. Nos organisations veulent croire que la mission saura faire un diagnostic sans concession de la situation des auteurs et des artistes, accompagné de propositions fortes et concrètes, pour répondre aux problématiques vécues notamment par les auteurs du livre. La Ligue continue ses travaux afin d’apporter prochainement à la mission une ou des grandes propositions globales à la hauteur des enjeux. Au-delà des créateurs, c’est l’avenir culturel de la France qui se décide en ce moment. Et donc son avenir tout court.

Notes

1Cf. https://ligue.auteurs.pro/2018/12/16/la-ligue-recue-par-le-ministre-de-la-culture/

2Lettre de mission du ministre de la Culture à M. Bruno Racine du 9 avril 2019 :
http://www.culture.gouv.fr/content/download/211641/2227367/version/1/file/Lettre%20de%20mission%20%C3%A0%20M.%20Bruno%20RACINE.pdf

3CAAP, La MDA-SS et l’AGESSA n’ont plus de Conseil d’Administration, 2014 :
http://caap.asso.fr/spip.php?article314

4« Le taux moyen constaté est nettement inférieur aux idées reçues : il s’élève en moyenne pour l’exploitation papier à 7,2% et pour l’exploitation numérique à 11,1%. Les inégalités perdurent par ailleurs entre les secteurs pour l’exploitation papier : 8,5% pour la catégorie Romans, 8% pour la catégorie BD, ou 5,2 % pour la catégorie Jeunesse. Ajoutons qu’un quart des auteurs ne perçoit aucun à-valoir. »
SCAM-SGDL, 7e Baromètre des relations auteurs / éditeurs, 2018 :
http://www.scam.fr/detail/ArticleId/5492/7e-Barometre-des-relations-auteurs-editeurs-Un-monde-perfectible

5Cf. https://ligue.auteurs.pro/documents/statut-le-constat/

Retraite des auteurs : agissons !

Avec la réforme des retraites, les artistes-auteurs pourraient bien perdre encore près de 13% de leurs revenus, voire 17% pour les auteurs et autrices du livre !

La Ligue a proposé aux autres organisations professionnelles concernées d’aller au-delà des discussions en cours avec les pouvoirs publics et de lancer une grande campagne pour éviter la catastrophe aux artistes-auteurs.

Dès aujourd’hui, nous vous demandons d’écrire à vos députés et sénateurs pour les mettre au courant du danger et obtenir leur soutien. Nous avons simplifié la chose au maximum, et tout regroupé sur un site au nom explicite : extinction-culturelle.fr. Vous y trouverez un modèle de courrier et les liens pour récupérer rapidement l’adresse de vos parlementaires. Et, bien sûr, des explications complètes sur ce qui menace les créateurs avec la réforme des retraites.

Partagez cette adresse sur les réseaux sociaux, accompagnez-la de témoignages, de dessins, de photos… Utilisez les hashtags #payetaculture et #payetonauteur. Auteurs, autrices, artistes, lecteurs, lectrices, citoyens et citoyennes, nous comptons sur vous pour protéger la création en France !

Très grandes inquiétudes pour la retraite des auteurs

Le gouvernement prépare une très importante réforme des retraites qui aura des conséquences absolument désastreuses pour les auteurs s’ils n’obtiennent pas des aménagements spécifiques. Une fois encore il se révèle indispensable de mettre en place un vrai statut de l’auteur en France.

Le gouvernement vise à remplacer à l’horizon 2025 les 42 régimes de retraite actuels par un système universel dans lequel chaque euro cotisé donnera des droits à la retraite identiques, et ce quel que soit le statut du cotisant, qu’il soit salarié, indépendant, fonctionnaire…

2025, c’est loin, mais tout ceci se décide en ce moment même. Le Haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, a annoncé qu’il pourrait remettre ses préconisations début mai, dans l’idée de lancer un débat parlementaire sur la retraite universelle cet été.

Pour rappel, les cotisations s’élèvent à 17,75 % des revenus d’un salarié :

COTISATIONS Salarié Employeur total
Vieillesse 6,90% 8,55% 15,45%
Déplafonnée 0,40% 1,90% 2,30%
Total 17,75%

Alors que les cotisations représentent seulement 7,30% des revenus d’un artiste auteur. C’est la part diffuseur/employeur qui diffère :

COTISATIONS Auteur Diffuseur total
Vieillesse 6,90% 6,90%
Déplafonnée 0,40 % 0,40 %
Total 7,30%

Cela ouvre aux artistes auteurs les mêmes droits qu’un salarié : pour un revenu équivalent, les semestres sont validés de la même manière.

En effet, depuis la loi du 31 décembre 19751, les artistes auteurs sont rattachés au régime général de la Sécurité sociale, comme n’importe quel salarié, et ont les mêmes droits aux assurances sociales et aux prestations familiales. Dès le départ, vu que les artistes auteurs n’ont pas d’employeur, le législateur a remplacé la part patronale sur les cotisations par une contribution diffuseur. Dans la loi d’origine, cette contribution diffuseur devait permettre de financer les dépenses du régime qui ne sont pas couvertes par les cotisations des artistes auteurs2. De fait aujourd’hui, elle n’a rien à voir en termes de montant, puisqu’elle n’est que de 1,1%.

Dans un système universel de retraite dans lequel chaque euro cotisé donnera des droits à la retraite identiques, on voit tout de suite le problème : vu la faiblesse de la contribution diffuseur, les artistes auteurs, à revenus identiques, cotisent beaucoup moins en tout que les salariés.

Plusieurs issues sont possibles, toutes problématiques :

  • Il faudrait que les auteurs obtiennent une dérogation pour ne pas cotiser plus. Mais si leurs cotisations restent les mêmes, ils perdront donc énormément sur leur retraite. Leur pension de retraite pourrait baisser de plus de la moitié, voire pire !
  • Ou bien il faudrait que les auteurs cotisent autant que les salariés juste pour garder les mêmes droits, ce qui reviendrait à se voir prélever l’équivalent de l’importante part patronale sur leurs revenus !
  • Ou bien il faudrait, comme le prévoyait la loi à l’origine, que les diffuseurs financent l’équivalent des cotisations patronales. Mais on peut imaginer, s’il y avait une inflation soudaine de leur contribution diffuseur, qu’ils en reporteraient le coût sur les créateurs en baissant d’autant les payements qu’ils leurs font.
  • Ou bien il faudrait que les pouvoirs publics mettent en place une compensation à cette hausse pour celui qui la payerait. Mais, en pleine tension budgétaire, il faudra trouver plusieurs centaines de millions d’euros…

À cela s’ajoute la question de la retraite complémentaire. L’IRCEC, en charge de celle des auteurs, tire le signal d’alarme. Il semblerait que le taux unifié retenu comme hypothèse de réforme soit de 28%, complémentaire incluse. Le taux de la complémentaire des auteurs, le RAAP, étant aujourd’hui de 8%, cela reviendrait à passer le taux de cotisation de 15,3% (7,3+8%) à 28%. Ce qui provoquerait une hausse de cotisation de près de 13% pour la plupart des auteurs… sans aucune amélioration de leurs pensions de retraite à terme !

De fait, le calcul des retraites est des plus complexes et il semble que la réforme pourrait s’avérer encore pire pour les auteurs. Les simulations commandées par l’IRCEC montrent pour beaucoup un effondrement du taux de remplacement, avec ou sans sur-cotisation. Le taux de remplacement montre quelle part de son revenu avant retraite l’auteur gardera après retraite.


Nous ne pouvons que vous recommander de lire en entier le dossier publié par l’IRCEC :

Tout ceci est extrêmement inquiétant. Depuis plusieurs années, les organisations d’auteurs tirent la sonnette d’alarme : la situation des auteurs du livre se dégrade en France. Les études se multiplient, montrant qu’entre 41%3 et 53%4 des professionnels gagnent moins que le SMIC et que leurs revenus continuent de baisser, en particulier pour les plus jeunes5. Leurs cotisations sociales ne cessent en parallèle d’augmenter : un auteur gagnant l’équivalent d’un SMIC et demi brut, aura vu celles-ci croître de plus de 7% entre 2004 et 2020, passant de 16,60% à 23,81%6.

Si aucun mécanisme n’est trouvé par les pouvoirs publics pour protéger les artistes auteurs d’un passage à un système universel dans lequel chaque euro cotisé donnera des droits à la retraite identiques, c’est soit leurs retraites qui vont s’effondrer, soit leurs cotisations sociales qui vont exploser. Aucune de deux situations n’est acceptable.

Le calendrier est court, la réforme semble vouloir être présentée sans tenir compte de la situation très particulière des artistes auteurs. La Ligue des auteurs professionnels, comme toutes les organisations d’auteurs et d’artistes, ne peut accepter cette situation. Il est urgent que les pouvoirs publics, en particulier le ministère de la Culture, proposent une solution pérenne pour préserver la création en France.

Notes

1Loi n° 75-1348 du 31 décembre 1975 : 1975_12_loi_75_1348_jo_1976_01.pdf

2Loi n° 75-1348 du 31 décembre 1975, article III :
« Le financement des charges incombant aux employeurs au titre des assurances sociales et des prestations familiales est assuré par le versement d’une contribution par toute personne physique ou morale, y compris l’État et les autres collectivités publiques, qui procède, à titre principal ou à titre accessoire, à la diffusion ou à l’exploitation commerciale d’œuvres originales relevant des arts visés par le présent titre.
Cette contribution est calculée selon un barème tenant compte notamment du chiffre d’affaires réalise par ces personnes à raison de la diffusion ou de l’exploitation commerciale des œuvres des auteurs, vivants ou morts, ou de la rémunération versée à l’auteur lorsque l’œuvre n’est pas vendue au public.
Elle est recouvrée comme en matière de sécurité sociale par l’intermédiaire d’organismes agréés par l’autorité administrative qui assument, en matière d’affiliation, les obligations de l’employeur à l’égard de la sécurité sociale.
Conformément aux dispositions du paragraphe VI ci-dessous, cette contribution permet de financer les dépenses du régime qui ne sont pas couvertes par les cotisations des personnes mentionnées à l’article L. 613-1. »

3Seulement 59% des 8000 auteurs du livre affiliés AGESSA gagnent plus d’un SMIC en droits d’auteur.
Ministère de la Culture, Étude sur la situation économique et sociale des auteurs du livre – Résumé DGMIC, 2017.
PDF p. 24

4Seulement 47% des 1500 auteurs de BD à avoir répondu gagnent plus d’un SMIC brut et 36% sont sous le seuil de pauvreté.
États Généraux de la Bande Dessinée, Enquête auteurs 2016 – Résultats statistiques, 2016.
PDF p. 37

5« Les générations les plus récentes ont de moindres perspectives de progression de leur revenu d’auteur que les générations antérieures […] Quelle que soit l’approche, les données indiquent donc une baisse du revenu d’auteur des affiliés du livre sur la période récente »
Ministère de la Culture, Étude sur la situation économique et sociale des auteurs du livre – Résumé DGMIC, 2017.
PDF p. 33-35

6Dans l’hypothèse d’une compensation seulement partielle de la hausse de la CSG, ce serait 8% et 24,81% : hausse_cotisations_2004_2020.pdf